Dans notre pays, tout le monde sait que le loyer constitue un problème majeur à cause de son coût exorbitant. Cela est dû à la cupidité des propriétaires de bâtiments et immeubles qui, à leur guise, fixent et augmentent les prix du jour au lendemain. Pourtant, ces derniers ne sont assujettis à rien au niveau du service fiscal. Est-ce normal ? Lire notre grand format.
Selon nos enquêtes menées auprès des agences immobilières à Bamako, la quasi-totalité des familles maliennes habitent en location chère et dans des conditions extrêmement difficiles. Une chambre unique peut coûter 12 500 voire 15 000 FCFA. Une chambre et salon peut aller jusqu’à 25 000 pendant qu’un appartement varie entre 60 000 et 75 000 F. Craignant l’humiliation publique dont ils peuvent subir de la part des propriétaires des maisons, certains s’acquittent d’abord en fin du mois, du frais de loyer avant de faire face aux autres dépenses familiales. Les citoyens dont la taille du porte-monnaie est limitée en souffrent !
Régularisation du secteur par l’État. Qu’en est-il ?
La détresse émise par le bas peuple parvient-elle aux autorités ? Si oui, celles-ci doivent s’inspirer de la politique en vigueur dans certains pays de la sous-région tels que la Côte d’Ivoire et le Sénégal où c’est l’état qui régule et veille sur le respect du prix de location des immeubles et bâtiments à usage d’habitation. Mieux encore, les propriétaires paient taxes et impôts conformément à la loi.
Mais au Mali, une seule personne peut avoir plusieurs immeubles pour lesquels elle ne paye rien aux fiscs. Elle les met en location, fixe et augmente du jour au lendemain le prix à sa guise sans préavis. Il est fréquent de voir que ceux qui ne peuvent pas payer leur loyer, se font expulser et leurs effets jetés dehors par le propriétaire sans état d’âme.
Selon notre informateur, la plupart de ces bâtisses à usage multiple puisqu’elles changent de configuration structurelle et architecturale en fonction des besoins ressentis (habitation, bureau, école, entreprise de fabrique, cabinet d’avocat ou clinique médicale) appartiennent à des grands commerçants et expatriés.
Le hic c’est que des hauts fonctionnaires ou encore des responsables censés s’investir à l’organisation de ce secteur, en ont fait un terrain de jeu rentable qui rapporte de gros gains. L’équation devient alors très difficile à résoudre. Comme le dit un adage de chez nous : « Si celui qui cherche une aiguille pose sa plante de pied dessus, il sera difficile de la retrouver ». C’est dire que les pauvres sont obligés de prendre encore et pour longtemps leur souffrance en patience.
Car, on ne peut que se contenter d’inciter l’Etat à mettre cette problématique au cœur de ses préoccupations dans la mesure où le sacro-saint devoir l’incombe d’offrir les meilleures conditions de vie et de travail aux filles et fils du Mali. Sur cette question, les dispositions de la charte des droits de l’homme et celles de notre Constitution sont limpides.
Nouhoum Konaré
Enrichissement illicite des propriétaires des maisons au Mali: L’Etat doit réguler le prix du loyer et exiger des impôts
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