Mali : l’Éducation comme meilleure arme pour lutter contre l’insécurité.

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C’est à la suite d’une interview que le président du Complexe Infaplus Pr Inamoud Yattara nous a indiqué le rôle que l’éducation peut jouer dans le cadre de la sécurité dans notre pays. C’était une occasion aussi pour lui de nous faire le bilan des activités menées par leur organisation au cours de l’année écoulée ainsi que les perspectives.


Croissanceafrique.com : Pr Yattara, pouvez-vous nous présenter le Complexe Infaplus ?
Pr Inamoud Yattara : Le Complexe Infaplus est une fédération de plusieurs associations et d’ONG qui s’occupe des questions d’éducation à la paix et à l’insécurité. Notre vision est d’œuvrer pour l’institution de l’éducation à la paix et à l’insécurité dans les politiques publiques au Mali. L’éducation est la meilleure arme pour lutter contre l’insécurité.


Croissanceafrique.com : Quelles sont les activités menées par le Complexe Infaplus en 2019 ?
Pr Inamoud Yattara : S’agissant de l’année 2019, elle clôt le plan stratégique premier de notre organisation. Parlant du bilan des activités menées durant cette année, nous avons beaucoup travaillé sur l’éducation au niveau national dans toutes ses dimensions. Pour nous en temps de crise ou en dehors de la crise, la première des choses est de faire face au système éducatif. Nous avons beaucoup insisté sur comment l’éducation est vue par les organisations de la société civile et comment elle est également vue au niveau décentralisé. C’est-à-dire comment réformer le système éducatif malien.


Nous avons aussi conduit des projets dans ce sens, parmi lesquels nous pouvons citer le projet PISCCA ( Projets Innovants des Sociétés Civiles et Coalitions d’Acteurs) qui est le plus important. Le projet PISCCA est financé par l’ambassade de France au Mali. Pour nous il s’agit de promouvoir l’éducation, la jeunesse et la sécurité dans les zones reculées, précisément dans le cercle d’ Anderboucan, région de Menaka où nous avons organisé 400 jeunes et 100 femmes leaders en éducation qui ont parlé d’éducation et de sécurité. Nous avons aussi touché des leaders communautaires pour qu’ils parlent de la façon dont l’éducation est vue dans leurs milieux. Nous ne pouvons pas faire de l’école sans ces acteurs. Ce projet nous a aussi permis de construire une salle de classe bien équipée dans cette même zone. Toujours dans la région de Menaka, nous avons enregistré plus de 200 familles dont leurs enfants ont quitté la zone pour d’autres pays voisins. Nous avons mis un système en place pour que ces familles puissent gérer le retour de leurs enfants.


Nous avons aussi intervenu dans la formation des femmes qui pratiquent des activités artisanales comme celles qui sont dans les sites d’orpaillage. Ces femmes vivent dans l’insécurité inexplicable.


Comme vous le savez tous, le Dialogue National Inclusif vient de tenir. Nous avons participé à toutes les phases de ce dialogue depuis la base. Nous avons des associations qui ont participé depuis Menaka, Gao et autres. Notre participation au niveau national a été précédé d’un point de presse au cours duquel nous avons indiqué nos préoccupations que le Dialogue doit prendre en compte. Parmi ces préoccupations , nous avons l’éducation qui doit être prise en compte par la constitution. Un chapitre doit être réservé uniquement à l’éducation. Parce que l’éducation est l’arme voire la politique stratégique la plus efficace pour lutter contre l’insécurité. Et tout développement passe par cette même éducation. En dehors de l’éducation classique à l’école, elle doit être faite de façon morale, civique et au niveau des famille. Comme préoccupation également, l’implication des chefs locaux dans la sécurisation pour une meilleure coopération des populations locales et les forces de sécurité.
En dehors de cela , nous avons aussi initié des séances de formation à nos personnels pour le renforcement de capacités.


Croissanceafrique.com : Quelles sont les perspectives ?


Pr Inamoud Yattara : En ce qui concerne les perspectives, nous avons déjà élaboré le plan stratégique 2020-2024. Pour l’année qui vient de commencer c’est-à-dire 2020 , nous avons deux axes prioritaires dont le premier porte sur le suivi des recommandations du Dialogue National Inclusif. Le deuxième axe c’est le suivi des acquis des projets dont nous venons de parler tel que le projet PISCCA. En dehors de ces deux axes prioritaires, nous avons aussi un autre axe qui concerne la sécurité communautaire suite au sursaut national lancé par le président de la république. Et nous en tant que TAMASHEQS NOIRS , nous avons des propositions à faire en appuis des efforts que l’Etat est en train de faire.
A noter que le Complexe Infaplus est en partenariat avec plusieurs organisations dont la Fondation Seydou Kane, la Fondation El Hadj Djeriba Diaby, la Fondation Paix Universelle…
Propos recueillis par IB KONE

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