Par Daouda Bakary KONE/ Croissanceafrique
Selon confrère du site d’information générale AIRIFOAGADEZ dans sa parution du 25 mai 2020 : « L’enquête conduite par l’Inspection Générale des Armées sur les marchés publics du ministère de la Défense du Niger a livré en 53 pages des conclusions passionnantes, qui révèlent un système organisé de surfacturation ayant opéré depuis 2014, à quelques variantes près selon les années », A en croire le « Rapport sur le contrôle à posteriori des marchés publics au ministère de la Défense », daté du 17 février, 12 sociétés (dont plusieurs fictives) auraient surfacturé ou non livré un montant total de 76 milliards de francs CFA (111,330 millions d’euros) de 2014 à 2018, au préjudice du ministère de la Défense.
A l’exception de Renault Trucks et Toyota, les 10 sociétés épinglées, aux noms aussi énigmatiques qu’exotiques, cachent des opérateurs économiques du pays bien connus, tous proches du régime, voire de la famille du Président.

Le site nigérien airinfoagadez.com révèle que « Au premier rang de ces entrepreneurs, par le volume financier concerné, figure le célèbre Hima Aboubacar, plus connu sous le sobriquet de Petit Boubé. Plusieurs sociétés lui appartenant sont citées dans le rapport, autour de la principale, enregistrée au Nigeria sous le nom de BRID A DEFCON, qui a encaissé, de 2015 à 2018, un montant total de 88 milliards de francs CFA, dont près du tiers surfacturé et non livré (18,3 et 11,2 milliards de francs CFA). Selon le rapport, « cette société est attributaire de plus de 75% des marchés du ministère de la Défense », a-t-il révélé.
Notons que le deuxième fournisseur le plus gros, toujours en volume financier, est Aboubacar Charfo, qui, de 2014 à 2018, a capté près de 58 milliards de francs CFA de marchés, dont 14,5 milliards surfacturés et près de 4 milliards non livrés (pièces détachées). Selon l’inspection des armées nigériennes, 76 milliards de F CFA aurait été détourné par des entreprises fictives dans le cadre des concurrences déloyales.