Par croissanceafrique
Au Mali, le Consortium des OSC pour des réformes profondes au Mali propose un gouvernement de transition, formé majoritairement de technocrates.
L’Association des jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD), l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (OBSERTOIRE) et la Communauté des Blogueurs du Mali (DONIBLOG), réunis en consortium des organisations de la société civile pour des réformes profondes au Mali, ont animé une conférence de presse ce samedi 22 août 2020 au siège de l’AJCAD sis à Badalabougou. C’était une occasion des acteurs du Consortium de présenter aux hommes de média des analyses qu’ils ont eues à faire sur la gouvernance du Mali de 2012 à nos jours et des propositions aux futures autorités de transition. Une conférence animée par Dr Ibrahima Sangho, président de l’OBSERVATOIRE, Abdoulaye Guindo, représentant de DONIBLOG, et Ousmane Maiga, représentant de l’AJCAD.
Le Consortium des organisations des organisations de la société civile pour des réformes profondes au Mali ont suivi la démission forcée du président de la République avec ses conséquences de droit, en date du 18 août 2020.
Pour le consortium, en tant qu’organisation de la société civile, dont la majorité suit le processus électoral et la gouvernance au Mali depuis 1996, il réaffirme son profond attachement à la constitution du Mali du 25 février 1992, à la Déclaration de Bamako de 2000, au Protocole additionnel de la CEDEAO de 2001 sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance et à tous les autres instruments juridiques nationaux et internationaux auxquels le Mali a souscrit.
Jouant son rôle de contrôle citoyen et d’observation, le consortium affirme avoir toujours alerté l’opinion nationale et internationale sur les pratiques en contradiction avec l’état de droit, la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire), les coups d’Etat civils opérés par les institutions de la République du Mali de 2012 à 2019, les menaces de partition du pays etc.
Certains constats ont été faits par le Consortium de 2012 à nos jours. Ces remarques se sont axées principalement sur la gouvernance, les élections, et la cour constitutionnelle dont les décisions ont vivement été contestées lors des élections passées. Par rapport à la gouvernance au Mali, la question des mandats des conseillers nationaux, régionaux et communaux ; ceux des députés prorogés plusieurs fois de 2012 à 2020 ; la violation de la constitution par le régime et les mouvements de l’Azawad ; etc.
Au titre des constats liés aux élections législatives de 2020 le Consortium a révélé des constats majeurs dans ce sens. Parmi lesquels : l’incompatibilité du nombre de députés (147) avec la population actuelle du Mali estimée à plus de 20 millions d’habitants, la non opérationnalisation des nouvelles régions administratives et de nouveaux cercles, la violation de la loi électorale etc.
Quant aux constats faits au niveau de la cour constitutionnelle, nous avons la violation de la constitution du Mali et de la loi organique de la cour constitutionnelle, à la suite de l’abrogation de la nomination de certains membres de ladite institution par le président de la République.
Parlant de la situation actuelle du Mali, le Consortium exhorte le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) à transférer dans les plus brefs délais, le pouvoir aux civils en créant un cadre de concertation à travers lequel seront désignés le président de la transition, un premier ministre de consensus et un gouvernement, formé majoritairement de technocrates, pour conduire les reformes électorales et institutionnelles appropriées.
En définitive, le Consortium est favorable à une transition civile d’une (1) année pour opérer la relecture de certains textes et des réformes profondes.
IB KONE