Au Liban, le tout nouveau Premier ministre Mustapha Adib vient de démissionner, un mois seulement après sa nomination. L’homme politique, un ancien ambassadeur en Allemagne, jette ainsi l’éponge, suite à ses tentatives infructueuses de former un gouvernement non-partisan.
Abib avait en effet tenté de former un gouvernement d’experts, non-sectaire, dans un pays où les lignes de partage du pouvoir, se dessinent entre factions religieuses et claniques, notamment entre musulmans et chrétiens.
Même les pressions et l’influence de la France, très engagée dans le dossier, n’auront pas suffi à obtenir l’unité, dans un contexte où les cicatrices sont nombreuses et profondes, alors même que Liban subit sa pire crise depuis la guerre civile de 1975-1990. D’ailleurs, l’un des postes que le désormais ex-Premier ministre aura eu le plus de mal à pourvoir, est celui de ministre des Finances, une position centrale pour sortir le pays de son marasme actuel.
En effet, le Liban est dans une situation économique et financière désastreuse, aux prises avec crise bancaire sans précédent (avec des banque paralysées par leurs dettes) et une monnaie en chute libre.
Les doubles explosions qui ont ravagé le port de Beyrtouh le 4 aout dernier, et dont les ondes de choc ont ébranlé jusqu’aux hautes sphères politiques du pays, n’auront fait qu’aggraver une situation déjà très critique.
Ayi Renaud Dossavi