Contribution/par croissanceafrique
les maliens ont fait tomber les masques. Ils ne font plus attention aux indications concernant les mesures barrières. Les médias en parlent mais juste par effet de mode, peut être même pour remplir seulement leurs grilles d’émissions, ou pour combler les pages blanches. Corona est passée au Mali, c’est fini, le Mali a été épargné.
Ah bon cela existe encore ? Voici l’une des réponses modèles que nous entendons lorsque l’on veut aviser.
Pourtant la Covid-19, tranquillement mais quotidiennement passe en action avec son cortège de morts. Pour cette phase II, elle tue même plus. En sourdine, elle se propage, sans alerte, et contamine. Surtout que le malien n’est plus sur ses gardes. Nos vieilles personnes sont carrément exposées. Lors des cérémonies de mariage, de baptême, de décès, dans les lieux de culte, dans nos marchés, personnes n’a plus aucune crainte, aucune protection. Pour la majorité des maliens la maladie est partie, cette pensée s’est ancrée sans aucune information officielle. L’État donne de façon routinière ses communications de mise en garde. Mais il se méfie de bousculer les habitudes, il ne veut point choquer. Il n’aggrave pas et n’intensifie pas ses alertes, ce qui est bien dommage pour ce pays déjà secoué par d’autres problèmes.
Le résultat de la course du comportement général au Mali fait qu’aujourd’hui, l’hôpital du point G est bondé de cas, de sources médicales. L’institut Marchoux est débordé. Actuellement on demande aux malades de covid-19 de se prendre en charge chez eux, exposant encore plus de monde. .
Par ailleurs les cimetières grouillent d’activités, ils avalent les dépouilles comme jamais. Les corps de contaminés décédés sont manipulés sans les spécialistes, pour cause d’omerta.Toutes les statistiques sur les décès flambent. Les gardiens de cimetière constatent, et parlent même de l’augmentation des enterrements. Mais le malien n’est pas fin observateur, et bien laxiste.
Nous avons intérêt à prendre les choses au sérieux. L’État doit aussi s’assumer et prendre toutes ses responsabilités. Il doit doubler sa communication, il doit prendre des mesures impopulaires, les leaders d’opinion doivent être sensibilisés.
Nous sommes en danger, nous devons le savoir pour que nous nous protègeons.
La vérité peut faire mal, mais elle reste la vérité, et doit être toujours dite.
Moussa Sey Diallo, élu communal