Par Croissanceafrique
Au Mali, personne ne peut être blâmé pour avoir accusé les détenteurs du savoir de détériorer la nation. Ceux qui ont eu la chance de détenir une partielle de connaissance dans ce pays, qui baigne désormais dans un océan d’ignorance, ont carrément trahi la mère patrie.
Pourtant le Mali a eu le temps de voir partir ses connaissances en vrille. Ce pays se trouve dans une zone qui a connu l’écriture avec les arabes depuis le 8ieme siècle, quand ils ont atteint ces contrées avec leur religion.
Mais ces derniers avaient pu également observer quand ils sont arrivés dans ces terres une organisation fantastique avec la société que l’empire du Ghana administrait.
Enfin la pénétration française a apporté son écriture et d’autres techniques de gestion. Nos savants ont donc eu le choix. Ils pouvaient décider d’élever une nation, ou de chercher seulement à s’élever individuellement.
A l’indépendance des intellectuels occidentalisés ont pris le pouvoir. Ils ont construit des écoles, formé des cadres, et ils ont choisi un modèle de développement qui n’a pas eu le temps d’être assimilé par la majorité du peuple.
En effet ils ont été interrompus dans leur dynamique par de jeunes militaires, aussi éduqués à l’école occidentale, mais sans formation politique. Au moment où ceux-ci commençaient à avoir de l’assurance, ils ont été balayés à leur tour.
Donc on ne saura jamais en profondeur l’efficacité de leur idéologie politique. Leur régime fut remplacé par une démocratie portée par de jeunes intellectuelles. Elle aurait pu faire une analyse du vécu, puis relancer une nouvelle nation, aussi bien sur le plan politique, que sur le plan culturel.
Mais malheureusement ces jeunes intellectuels, se sont contentés de copier un modèle occidental, et à se lancer dans une course effrénée pour le pouvoir et pour la richesse. Ils ont implémenté une démocratie, sans véritablement chercher à le vulgariser auprès des masses populaires.
Et aujourd’hui les maliens n’ont plus aucune confiance à l’égard de ce système. Pourtant il se trouve être le meilleur modèle malgré ses limites. Mais cela c’était aux pionniers, pères de la démocratie malienne de le prouver.
Ils avaient le devoir d’écrire des points de vue, des analyses critiques. De faire des livres qui allaient proposer des solutions politiques, sociales et économiques à partir de leur système.
Les maliens ne savent rien de la philosophie démocratique d’un Alpha Oumar Konaré. Ils n’ont pas non plus d’un Amadou Toumani Touré aucun ouvrage sur la notion de sécurité dans un régime multipartiste à la malienne.
Dioncounda n’a étalé également dans aucun ouvrage des remarques d’insuffisances ou de difficultés concernant la démocratie locale. Et aucun livre ne propose ce qu’un malien trouverait d’avantageux dans ce système selon la vision d’un Ibrahim Boubacar Keita.
Aucune théorie, aucune critique, aucune proposition à travers des recherches, des observations académiques ou pratiques n’ont jusqu’à maintenant été écrites par ces hommes qui nous ont apporté ce modèle politique.
Cela explique en partie, les dérives et les déboires qui arrivent actuellement à la nation. Ils sont eux même dépassés, et sont sans arguments, parce qu’ils n’ont ni suffisamment étudié, ni assez analysé les impacts du système politique qu’ils ont choisi pour la nation, donc ils ne le maitrisent point.
Par ailleurs d’autres intellectuels maliens ont été formés dans les pays arabes. Et à leur retour ils ont compris que parler l’arabe et s’engouffrer dans les rouages de la religion peuvent payer dans ce pays.
Ils ont transformé les lieux de prêche en tribunes politiques. Leurs discours sont devenus des messages haineux et de dénigrements à l’encontre des hommes politiques dirigeants.
Les prêches dans un pays en phase de fanatisation religieuse se tiennent partout, et se tiennent à tout moment, donc leurs objectifs ne peuvent qu’atteindre leurs cibles.
Des manœuvres qui sont parvenues à créer une relation de ‘’Je t’aime moi non plus’’ entre deux types d’intellectuels, cela a aussi énormément contribué à détériorer le climat d’entente dans ce pays.
Enfin les détenteurs de nos savoirs traditionnels ont quant eux, quitté les alentours des bois sacrés, laissant la place à une déforestation terrible. Ces éloignements ont enlevé toutes les substances réelles à leurs pratiques.
Ils ont envahi les plateaux de radio, et sont devenus de véritables chimères. On arrive même plus à faire la différence entre le chamanisme africain, l’islamisme et le charlatanisme.
Le Mali a perdu tous les supports du savoir. La connaissance n’est plus une quête dans ce pays. Il existe juste la course à l’argent, et toutes les règles sont permises pour cette finalité.
A noter que le malien n’a plus de valeur à défendre, il a perdu gout à tout, et ne cherche plus aucune hauteur. Le malien s’est égaré.
Moussa Sey Diallo, élu communal