Par croissanceafrique
Dans le cadre de l’affaire Meng Wanzhou, un nouveau rebondissement vient actuellement concerner la justice britannique et la banque HSBC : la Directrice financière de Huawei a en effet demandé l’accès à des documents de la banque britannique pour l’aider dans sa défense pour s’opposer à la demande d’extradition vers les États-Unis.
HSBC pourrait, en fournissant les documents demandés, faire évoluer la situation en prouvant que les transactions effectuées en violation des sanctions américaines contre l’Iran dont Huawei a été accusé sont nulles et non avenues. Cette nouvelle demande complique encore plus le tableau géopolitique de cette affaire. Les États-Unis ont désormais fait appel à leurs alliés britanniques pour venir servir leur version des faits, mais faut-il le rappeler, la HSBC, basée à Londres, réalise une grande partie de ses revenus en Chine.
Pour rappel, Meng Wanzhou, la fille du fondateur de Huawei, a été arrêtée en décembre 2018 sur demande des États-Unis alors qu’elle changeait de vol à Vancouver. Le gouvernement américain accuse depuis Huawei d’utiliser une société écran de Hong Kong appelée Skycom pour vendre des équipements de télécommunications à l’Iran. Récemment, les accusations ont concerné les intérêts économiques de la HSBC en l’exposant à la violation des sanctions américaines.
L’équipe juridique de Meng Wanzhou a accusé les États-Unis d’avoir utilisé un résumé trompeur de la réunion qui a eu lieu en 2013 entre Huawei et HSBC. Ils recherchent actuellement la totalité de la présentation PowerPoint qui avait été effectuée par l’équipementier chinois, qui permettrait à Meng Wanzhou de nier, à l’aide de preuves concrètes, toute responsabilité dans l’affaire.
Le juge britannique Micheal Fordham a estimé qu’il n’est pas à même de juger quels documents de la part de HSBC seraient nécessaires à Meng Wanzhou pour lui assurer une procédure équitable, et a ainsi rejeté sa demande.
Cette affaire prend une tournure diplomatique toujours plus importante en incluant désormais le Royaume-Uni dans les parties prenantes. Alors que 2021 doit permettre au continent africain de retrouver une croissance positive, grâce notamment à la digitalisation fulgurante du continent, il semble aujourd’hui essentiel de rappeler que le continent africain doit rester éloigné le plus possible de ces attaques diplomatiques à répétition. L’Afrique doit à tout prix éviter le piège de la politisation du secteur digital, que le gouvernement américain tente d’imposer à tous ses partenaires sans prendre en compte les apports bénéfiques des NTIC sur leur trajectoire de croissance.