Par croissanceafrique
A l’instar des autres pays du monde, le Sénégal est confronté depuis deux décennies aux influences du réchauffement climatique faisant apparaitre une dérégulation, un changement climatique.
Il s’est manifesté par un écourtement de la durée de l’hivernage, une diminution importante des quantités d’eau recueillies (pluviométrie) etc.
Devant ce nouveau phénomène réduisant les capacités de production, il a fallu imaginer des mesures d’atténuation et d’adaptabilité contenues dans une nouvelle forme d’agriculture sous l’appellation d’agroécologie ou agriculture durable faisant appel à des pratiques résilientes.
Voilà que tout au début de l’année plus précisément le 02 Mars 2020, nous avons enregistré au Sénégal le premier cas de la Covid 19.
C’est ainsi que le gouvernement a dû mettre en place une série de mesures allant de l’interdiction de rassemblement (le 13Mars 2020) au couvre-feu. Elles ont impacté significativement les activités des sénégalais incluant celles des agriculteurs.
De l’agroécologie, concept nouveau dans son acceptation officielle, s’est définie comme une pratique agricole mettant l’homme et son environnement au centre des préoccupations tout en préservant la biodiversité. Ce vocable dans son contenu était un mode d’agriculture plus diffus et pratiqué par nos ancêtres au Sénégal.
Depuis, le monde a connu beaucoup de crises mais la plus récente qui est sanitaire du nom de la Covid 19 rend les enjeux de la pratique de l’agroécologie difficilement atteignable.
Quels sont les enjeux de l’agroécologie dans le contexte de la pandémie ?
Ils sont multiples et visent à répondre aux problèmes suivants :
- la séquestration du carbone, à l’économie d’eau passant par une meilleure capacité de rétention en eau des sols. Celle-ci se procure grâce à une amélioration du sol par un apport conséquent de fumier, compost et engrais biologique ;
- par également une régénération naturelle assisté et une approche agroforestière.
Au regard des contraintes liées à la pratique de l’agriculture conventionnelle face à la durabilité et la résilience, une orientation des agriculteurs vers une agriculture biologique ou agroécologie reste la solution pour une meilleure efficacité.
Dès lors, l’agroécologie constitue une réponse aux défis :
de la production agricole;
de la sécurité alimentaire;
des emplois;
de la protection de l’environnement
et de la biodiversité.
Elle participe à l’atteinte des objectifs du développement durable.
A travers l’agroécologie, se projette une réduction des coûts de production parce que les engrais qu’on supposait utiliser dans le cadre d’un type d’agriculture classique, sont remplacés par du compost ou de l’engrais biologique moins coûteux. Dans cette même agriculture, les organismes génétiquement modifiés ne sont pas de mise dans cette nouvelle innovation.
Présentement, la Dynamique de transition agroécologique est dans le programme de nombreuses organisations non gouvernementales, privés et organisations paysannes.
Dans ce contexte de Covid 19, l’Agroécologie aura le mérite de ne pas subir les difficultés liées à l’approvisionnement en intrants, de la main-d’œuvre et de la commercialisation.
L’intensification et la diversification sont des éléments marquants de l’Agro écologie assurant des rendements plus significatifs à comparer avec l’agriculture conventionnelle.
L’agroécologie est définie comme étant une discipline scientifique au carrefour de l’agronomie et de l’écologie prenant en compte la somme des pratiques qui en découlent.
Voila donc une matière qui répondra aux nombreuses interpellations de l’homme du végétal et de l’animal. Elle ajustera l’ensemble des systèmes alimentaires qui peinent à décoller. Elle vise à conjuguer simultanément avec la production agricole et la reproduction des ressources naturelles.
De tous ces défis on va chercher des solutions pour que les facteurs handicapant ne puissent constituer un frein. La fermeture des frontières, l’arrêt des marchés hebdomadaires et l’interdiction du transport interurbain sont autant de mesures qui ne manqueront pas de créer des handicapes de divers ordres.
Le Sénégal a connu par une présence massive de ces citoyens dans les pays européens ou ailleurs dans le monde, une importante réduction des flux financier provenant des pays d’accueil. Cela est dû au confinement noté dans ces pays. Ces montants habituellement envoyés et qui manquent à l’appel vont se sentir sur les denrées alimentaires, les médicaments et les intrants agricoles.
Pour contourner l’accès aux conseils agricoles, ils pourront recourir par moment aux savoirs endogènes.
Les impacts ne se révèlent pas uniquement au niveau de la production mais aussi sur consommation.
Ils impactent les circuits de commercialisation, les disponibilités, les prix qui subissent des variations.
Les vulnérabilités se dévoilent avec la survenue de la Covid 19.
Pour mettre à l’abri nos paysans il nous faudra des mesures structurelles qui ne sont pas souvent à la portée des agriculteurs telles que magasins de stockage, forages , pistes de productions etc .
De ce qui précédé nous en avons appris que la Covid 19 reste un révélateur d’insuffisances, et d’incertitudes.
C’est pourquoi forts de ces analyses il convient d’apporter ou de proposer des solutions et recommandations.
Ces dernières vont tourner autour de la nécessité de faire de l’agroécologie l’épine dorsale de notre agriculture dans ce contexte de la pandémie.
En regardant au niveau des instances internationales il se comprend des indications claires venant de la Fao qui a organisé deux symposium en 2014 et 2018 (à Rome) en demandant à ce que les trajectoires virent vers l’agroécologie parce que portant les garanties d’une alimentation saine, d’un environnement, d’une santé.
Les expériences tirées de cette période de la pandémie de Covid 19 nous poussent à penser à la pertinence de tourner vers l’agroécologie.
La souplesse du système de production, le coût de production et les potentialités qu’elle décèle sont des éléments de comparaison assez concluants.
Elle utilise des produits endogènes fréquemment ainsi elle pourra constituer une alternative pouvant répondre aux difficultés liées aux approvisionnements en intrants, à la production et la qualité et répond aux attentes des consommateurs.
Les systèmes alimentaires pouvaient connaitre des perturbations à cause de la fermeture des frontières. C’est pourquoi il devient urgent de consacrer nos efforts pour que nos besoins alimentaires soient produits pour l’essentiel par nos agriculteurs.
Mr Pelters Taalas secrétaire général de l’organisation mondiale de la météorologie a déclaré que la pandémie a aggravé le coût humain et économique et estime que nous devons considérer ces données météorologiques comme faisant partie des piliers de la résilience et de l’adaptation d’où la nécessité d’aborder la production en prenant en compte ces éléments.
L’agroécologie peut avec l’aide de certains partenaires occuper une bonne place de notre activité et en ce moment nous aurons contribué sur divers plans à l’atteinte de la sécurité alimentaire, dans la protection de l’environnement et certainement dans la réduction des quantités des produits importés.
Pour mieux se servir des enseignements tirés de la crise sanitaire, il nous faudra envisager une autre conception du développement. Celle-ci doit privilégier le développement endogène favorisant la durabilité et la résilience face aux changements climatiques.
En tout cas ce sont les recommandations du centre africain pour les politiques en matière de climat dans le rapport de 2020 de la commission économique pour l’Afrique auprès des nations unies.
Conscient de la place de l’agriculture dans les économies africaines il s’avère judicieux de recommander aux agriculteurs de s’adonner aux systèmes de production moins coûteux, respectueux de l’environnement.
Pour cela sans trop s’immiscer dans leurs choix nous allons mettre en relief les avantages de l’agroécologie.
Le nouveau concept dénommé « ONE Heath » qui veut dire une seule santé, couvre l’essentiel de la
préoccupation de la santé qui va du végétal à l’homme en passant par
l’animal. Il prend corps à travers le monde cette nouvelle approche et perception NDIAME THIAM
Technicien agricole- Email :ndiambe2018@gmail.com