Par croissanceafrique
Suivez la Vidéo de l’atelier du guide pratique ci-dessous:
Ce mardi 15 Juin 2021, l’Association des municipalités du Mali a procédé à l’ouverture des travaux de l’atelier de partage du guide pratique dans la salle de conférence du haut conseil des collectivités locales. Avec comme Thème de l’atelier : ‘’Atelier de partage du guide pratique pour l’opérationnalisation du Développement Economique Local et Régional (DEL et DER)’’) ». Cette rencontre a rassemblé plusieurs élus et conseillers municipaux venus de plusieurs communes urbaines du Mali. La rencontre sous le haut patronage de Mamadou Satigui Diakité, président du haut conseil des collectivités du Mali.
Dans son discours d’ouverture, Mamadou Satigui Diakité, président du haut conseil des collectivités du Mali, a exhorté les participants à des échanges franc et cela, il n’a pas manqué de remercier les partenaires canadien et la banque mondiale pour leur accompagnement à l’endroit des municipalités du Mali.
Surtout Avec un taux de pauvreté d’environ 47%, c’est presque un malien sur deux qui vit dans la précarité. Jusqu’à 70% de ces pauvres se retrouvent en milieu rural et 75% de ces personnes démunies sont des femmes et des jeunes. Outre le fait que cette pauvreté constitue un obstacle dans l’accès aux biens et services de base, elle devient de plus en plus la cause de nouveaux fléaux que sont : le terrorisme, le banditisme armé, le narcotrafic, la rébellion
Armée dans le septentrion du Mali.
Selon les termes de référence de l’atelier, la prise en otage de citoyens nationaux et étrangers, la crise migratoire avec l’immigration clandestine via l’Océan Atlantique et la mer Méditerranée comme passages privilégiés pour atteindre l’Europe, etc. Pour faire face à ces différentes crises, les pouvoirs publics du Mali ont opté pour une régionalisation poussée.
Pour sa part, le coordinateur de l’Association des municipalités du Mali, Sory Ibrahim Diarra affirmé dans une video diffusée dans la salle « L’objectif recherché est de renforcer le processus de décentralisation. Pour davantage impulser ce processus, notamment en vue de mieux faire porter le développement des territoires par les collectivités territoriales, le Gouvernement a décidé de créer des Agences de Développement Régional (ADR) », a laissé entendre.
Par ailleurs, L’ADR a pour mission de favoriser le développement régional et local dans son espace d’intervention. Il s’agit donc pour les ADR d’impulser le développement à l’échelle de la région et à celle des communes et des cercles, suivant des approches d’intervention qui soient appropriées au triple plan stratégique, technique et socio-culturel.
En effet, du début de la mise en œuvre de la décentralisation à nos jours ; soit deux décennies, les responsables du développement local ont surtout porté leurs actions vers la réalisation d’investissements dans les secteurs sociaux, grâce à des «droits de tirage» octroyés par le dispositif étatique de financement.
Ainsi, les niveaux d’accès aux services sociaux de base ont été améliorés presque partout. Cependant, ce mécanisme n’a pas permis de renforcer les capacités de planification et de gestion, d’une part, ni de développer des stratégies de génération interne de ressources financières susceptibles de garantir une viabilité financière des investissements, d’autre part. Bref, les acteurs locaux du développement ont réalisé le « hard » (les investissements structurants) sans penser au « soft » (les voies et moyens nécessaires à l’exploitation, à la maintenance et au renouvellement des infrastructures et équipements réalisés). D’où la nécessité de changer d’approche et d’en imaginer d’autres qui puissent combler les insuffisances des approches suivies jusqu’à nos jours.
C’est dans ce cadre que l’Association des Municipalités du Mali (AMM), grâce à l’appui technique et financier de la Fédération Canadienne des Municipalités (FCM)et de Affaires Mondiales Canada (AMC) dans le cadre des programmes de partenariats pour le DEL et l’Innovation en DEL, et avec la collaboration des services publics centraux, déconcentrés et décentralisés ainsi que celle des collectivités territoriales,, a initié et expérimenté des opérations de mise en œuvre de l’approche DEL, dans la région de Sikasso. Le processus a duré dix (10) ans. L’expérience a permis d’enregistrer plusieurs acquis dont les principaux ont été capitalisés. Ils ont permis de convaincre les acteurs nationaux de la nécessité d’appliquer l’approche à une plus grande échelle afin de pallier les insuffisances des démarches de développement territorial appliquées jusque-là. Pour faciliter cette application à plus grande échelle, les acteurs techniques et politiques ont initié l’élaboration du présent guide. La production de ce document est le fruit d’un partenariat entre l’AMM et le Haut Conseil des Collectivités (HCC) qui a accepté d’assurer le portage politique du processus.
Toutefois, les approches «Développement Economique Local» (DEL) et «Développement économique régional» (DER) doivent être au cœur du processus car, dans leur conception, elles permettent d’établir et de renforcer la confiance entre gouvernants et gouvernés tout en créant les conditions d’une mobilisation des ressources internes par les collectivités. Elles favorisent la création, le développement et la stabilisation des Petites et Moyennes Entreprises et Industries (PME/PMI) dans les collectivités qui constituent les meilleures voies de la promotion de la création d’emplois durables et économiquement rentables. Le DEL et le DER.
Ce sont des approches de développement qui visent à promouvoir la participation et l’inclusion dans la conception et la gestion du développement local et régional en vue de promouvoir la prospérité économique des populations. Les deux approches permettent également d’évaluer et de mobiliser les moyens existants en termes d’expertises techniques et de potentialités fiscales, d’une part, et en termes d’opportunités à exploiter par les investisseurs locaux et extérieurs, d’autre part. Mais cette voie de promotion d’un développement endogène est rarement fondée par un futur désiré collectif et consensuel qui constitue la vision. Elle est difficilement comprise encore moins suivie par les premiers acteurs du développement des communautés à la base.
Notons que le présent guide se structure autour de trois parties : la première partie est relative aux objectifs du guide ; la deuxième partie indique les utilisateurs du guide DEL ou DER au Mali et la troisième partie traite des aptitudes requises pour l’utilisation du guide.
Daouda Bakary Koné