Invité sur le plateau de la chaine de télévision privée « Africable » dans l’émission ‘’Sinceromètre’’ animée par nos confrères Robert Dissa pour la version française et IB Traoré pour le Bambara, Diby Keita, président de l’association « Devoir de Génération », chef d’entreprise de son état, a su convaincre les téléspectateurs par son franc parler. Les échanges se sont portés entre autres sur le Mali d’hier et d’aujourd’hui ; le devoir de génération ; la vie politique et la Transition au Mali.
Pour répondre à la question de savoir si M. Diby Keita est toujours fier du Mali, il affirme que malgré la gestion chaotique de certains hommes politique à qui les affaires du Mali ont été confiées, il sera toujours fier de son pays, car c’est la seule chose que nous avons, selon le sieur Keita.
Sa vision sur le Malikoura (nouveau Mali)
Pour le président de ‘’Devoir de Génération’’, le Mali restera toujours Mali, il n’y aura pas de nouveau Mali. « L’avenir du Mali n’est pas sombre comme on veut nous le faire croire. C’est le malien qui doit changer d’attitude. C’est le même malien qui a conduit le Mali à cette dérive », a-t-il-indiqué. Devrions-nous faire le Malikoura (nouveau Mali) avec ceux-là qui l’ont conduit à la cette dérive ? S’interroge Diby Keita. Il reproche à ceux qui parlent de ce Malikoura d’être des acteurs d’hier soit de façon active ou de façon passive de ce que vit le Mali d’aujourd’hui.
« On ne peut pas faire du neuf avec de l’ancien »
Le Mali étant à son 3ème coup d’Etat voire même à son 4ème si l’on prend en compte le coup de force perpétré contre l’ancien président de la Transition Bah N’Daw et son premier ministre Moctar Ouane toujours en résidences surveillées, le président de Devoir de Génération s’interroge sur ces différents évènements qu’a connus le Mali depuis 1968. Pourquoi toutes ces transitions au Mali ? Pourquoi c’est tout le monde qui se trompe chez nous ? Pour lui, pendant la transition, la rupture doit être totale. « On ne peut pas faire du neuf avec de l’ancien », pense-t-il. Mais il regrette aujourd’hui de voir des acteurs de l’ancien régime d’être des acteurs de la Transition. Il ajoute que lorsqu’une rupture n’est pas totale, il y a des incomplets. Le coup d’Etat étant une rupture, un régime d’exception, le président Diby Keita aurait préféré que la junte s’impose en suspendant toutes les institutions de la République y compris la constitution.
Juger des hommes aux mérites tout court, « pas de faveur »
Avec tout le respect qu’il accorde au M5-RFP, le mouvement contestataire du régime d’Ibrahim Boubacar Keita, M. Keita affirme que les acteurs qui l’animent ne sont pas tous des innocents non plus. Selon lui, d’autres avaient des comportements contraires à celui d’un intellectuel. Il a aussi souligné les conséquences des différents mouvements du M5-RFP. C’est dans ce sens qu’il laisse entendre que « Démocratie » ne veut pas dire « Désordre ». Pour lui, on peut revendiquer ses droits voire même le départ du chef sans faire pareil. « Je préfère qu’on juge un homme au mérite et non un homme qui impose sa collaboration », soutient M. Diby Keita.
Bannir ces trois choses dans la société : la corruption, le favoritisme, et le népotisme
Toujours dans ses réponses aux questions de ses interlocuteurs, il reproche aux hommes politiques maliens de maintenir la pression sur les acteurs de la Transition particulièrement ceux du mouvement de 1991 que beaucoup qualifient d’être les auteurs de tous les maux du Mali. Pour lui, les politiques devraient laisser cette occasion aux militaires de gérer les affaires du pays afin de montrer leurs compétences. Puisqu’il existe une crise de confiance entre ceux-ci et le peuple malien. Il ajoute par ailleurs que ces politiques dits acteurs du mouvement de 1991 ont toujours caché la vérité au peuple malien et ils doivent tous répondre devant ce peuple. Il a aussi saisi cette occasion pour dénoncer le comportement des dirigeants maliens qui s’appelle : la corruption, le favoritisme, le népotisme… Sans caresses ni contour, le président de Devoir de Génération n’a pas hésité de dénoncer la richesse des fonctionnaires maliens qu’il juge anormal. Pour plus de précision, il affirme que 80% des concessions de la zone ACI 2000 appartiennent aux fonctionnaires maliens.
Respecter la parole donnée pour le bonheur de la nation, le Mali
En se prononçant sur la durée de la Transition qui est fixée à 18 mois dès le jour de la prestation de serment du président de la Transition, Diby Keita souligne qu’un régime d’exception ne doit pas s’éterniser au pouvoir. Pour ce faire, il doit respecter la parole donnée. « Je ne suis pas pour un pouvoir qui veut s’éterniser », laisse-t-il entendre. « Je ne cherche pas et ne chercherai pas un poste politique. Je n’en ai pas besoin », dit clairement le président de Devoir de Génération, Diby Keita.
A noter que l’association Devoir de Génération est une organisation à but non lucratif qui a pour objectif principal d’aider, de sensibiliser mais surtout de rappeler aux uns et aux autres leur devoir vis-à-vis de leur Etat, Région, Commune et quartier pour une vie harmonieuse. Elle a été lancée officiellement en juillet 2018.
IBrehima KONE