Il s’agit d’un fait Historique. La France rappelle ses ambassadeurs à Washington et Canberra, une première fois dans la relation Américano-Française. « Exceptionnelle », décision, selon le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Par rapport à la demande du président Emmanuel Macron, et « par la gravité exceptionnelle des annonces effectuées le 15 septembre par l’Australie et les États-Unis », le président va s’entretenir avec les deux ambassadeurs qui sont en train de rentrer en France pour évaluer avec eux la situation. En réalité Paris et Washington jouent à « tout feu, tout flamme ».
« Si la crise avec les États-Unis et l’Australie est depuis mercredi une préoccupation majeure du chef de l’État, il n’a pas évoqué publiquement cette affaire lors de son passage à Athènes pour le sommet UE-MED, note notre envoyée spéciale à Athènes, Valérie Gas », souligne l’Agence France presse.
Le motif : l’annonce faite le mercredi par le président Américain Joe Biden. Cette annonce est axée sur un partenariat sécuritaire avec l’Australie et le Royaume-Uni. Le but : le probable livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie, a provoqué du même coup l’annulation par Canberra d’un gigantesque contrat passé avec Paris en 2016 sur la fourniture de douze marins français à propulsion conventionnelle.
Paris ne digère par la séquence. C’est pourquoi, le Jeudi 17 Septembre 2021, Jean-Yves Le Drian a dénoncé un « coup dans le dos » de l’Australie et une décision « brutale » du président américain Joe Biden qui, selon Paris, n’a pas pris la peine de consulter la France avant son annonce. Notons que la ministre des Armées Florence Parly a quant à elle critiqué « une très mauvaise nouvelle pour le respect de la parole donnée » et une décision « grave » en matière de politique internationale.
En 2016, l’Australie avait passé une gigantesque commande de sous-marins conventionnels à la France. Naval Group, groupe industriel français spécialisé dans la construction naval de défense, devait lui livrer 12 engins sur 50 ans.
Notons que le coût total de l’opération : 50 milliards de dollars australiens, soit 31 milliards d’euros. Un vrai « contrat du siècle » qui va être abandonné au profit du nouveau partenariat Aukus. Il rappeler que le Premier ministre australien a en effet annoncé que l’accord avec Paris était rompu.
Daouda Bakary Koné