Selon la Banque Africaine de développement, l’économie de Djibouti devrait bien se redresser, avec des taux de croissance du PIB réel qui devraient être de 9,9 % en 2021 et de 8,1 % en 2022, si la pandémie mondiale s’atténue.
Les perspectives de croissance de Djibouti sont soutenues par une reprise rapide des activités portuaires une fois que le commerce international et la demande mondiale repartiront à la hausse. Les zones franches et le retour attendu des IDE devraient également soutenir la reprise économique.
« Ce retour des activités et des investissements avec le soutien des partenaires de développement devrait repositionner l’économie de Djibouti dans sa position d’avant la crise, avec des déficits budgétaires en baisse, à 2,0 % du PIB en 2021 et à 1,2 % du PIB en 2022 », rapporte l’institution financière panafricaine .
Par ailleurs, la balance courante devrait enregistrer un excé- dent de 13 % en 2021 et de 11,1 % en 2022. La poursuite de la politique monétaire basée sur l’ancrage de la devise nationale sur le dollar américain devrait engendrer une inflation faible et stable de 3,4 % en 2021 et de 2,4 % en 2022. « Néanmoins, si la pandémie devait durer au-delà de la première moitié de 2021 ce scénario pourrait être retardé ou compromis », selon la BAD.
Notons qu’en raison des investissements publics dans de grands projets d’infrastructures, la dette publique de Djibouti a fortement augmenté (de 50,2 % du PIB en 2015 à un niveau estimé de 72,9 % en 2020).
La Banque Africaine de Développement a indiqué que celle-ci constitue une vulnérabilité potentielle pour le pays, et le financement de l’économie pourrait être dynamisé par une plus grande discipline budgétaire, une meilleure mobilisation des ressources intérieures, une gestion plus efficace des entreprises d’État et une diversification de ses sources de financement externes.
Pour rappel, l’ensemble des recettes hors dons de Djibouti a diminué en passant de 19,4 % du PIB en 2019 à 17,5 % en 2020, ce qui a entraîné une hausse du déficit budgétaire à 2,3 % du PIB, contre 0,5 % en 2019, et la valeur ajoutée du secteur des services, qui génère généralement près de 70 % de la croissance de Djibouti, n’a augmenté que de 2 % en 2020, contre 8,2 % en 2019.
Daouda Bakary Koné