(CROISSANCE AFRIQUE)-Depuis plus de deux décennies, de nombreux investisseurs sont séduits par les opportunités économiques et financières africaines qui se développent et continuent de croître rapidement malgré la pandémie de la COVID-19. Les activités économiques sur le continent ont été par ailleurs bien moins impactées durant la crise sanitaire que le reste des économies à l’échelle mondiale.
Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment publié les dernières perspectives de croissance de certaines régions qui témoignent de la forte résilience du continent africain comparé au reste des économies. En effet, les perspectives de croissance de l’Afrique subsaharienne étaient de -1,9% en 2020, tandis que le ralentissement de la croissance de l’Amérique latine et des Caraïbes était par exemple de -7%[1]. L’économie numérique est incontestablement un levier de croissance économique majeur en Afrique, y compris durant la crise de la COVID-19. L’Afrique est, par ailleurs, le deuxièmeplus grand marché au monde d’un point de vue de la demande en technologies d’information et de communication (TIC)[2].
Alors que pour la majorité des pays dans le monde, la reprise progressive des activités économiques constitue un enjeu primordial pour retrouver le chemin de la croissance, le continent africain dispose de nombreux atouts pour provoquer un véritable sursaut socio-économique à travers le numérique. L’émergence économique à travers les nouvelles technologies repose cependant sur deux éléments fondamentaux : des infrastructures TIC d’importance ainsi que des ressources humaines hautement qualifiées en technologies de pointe et en nombre suffisant. Ces deux piliers sont indispensables afin d’articuler un écosystème numérique durable, performant et intégré sur le continent africain.
Le déploiement du secteur des télécommunications sur le continent comme clé de voûte de l’émergence économique africaine
Afin de permettre le développement de services digitaux dans des secteurs clés de l’économie, il est évidemment indispensable de disposer d’infrastructures numériques solides et durables. L’explosion de nouveaux services tels que les e-banques, ou encore les solutions de e-learning, repose sur des années d’efforts déployés par les entreprises installées sur le continent pour ficeler un maillage intelligent d’infrastructures TIC. Parmi ces nombreux groupes implantés sur le territoire, Huawei, leader international dans le secteur des TIC, est présent depuis plus de vingt ans pour accompagner le continent en matière de connectivité et ainsi améliorer la couverture des réseaux mobiles en Afrique via d’importants investissements. À ce jour, l’entreprise a déployé près de 200 000 kilomètres de fibre optique afin d’améliorer la connectivité.
Aujourd’hui, plus de 500 entreprises africaines sont en mesure de proposer des services innovants dans le secteur de la Fintech selon l’OCDE[3], et ce, grâce à une connectivité de haute qualité à travers le continent. Mohamed Idrissi Meliani,Directeur général de l’Agence de développement digital (ADD) au Maroc explique ainsi qu’un “nombre croissant de start-ups et de jeunes Africains (…) tirent parti de ces technologies et des besoins spécifiques de l’Afrique pour déployer des modèles d’activités à forte croissance”. Une dynamique qui porte ses fruits puisqu’en 2022 nous comptons plus de 640 technopoles et incubateurs actifs sur tout le continent, alors que nous n’en observions que 314 en 2016[4].
La construction d’infrastructures est également un puissant moteur afin de favoriser l’émergence d’une société plus inclusive, en participant notamment au désenclavement numérique des territoires. Ces prochaines années, l’enjeu majeur sera de parvenir à répandre ces externalités positives afin d’en imprégner tous les secteurs de l’économie, notamment en matière de création d’emplois, au-delà de cet écosystème start-up, afin que chaque territoire puisse en bénéficier. Les disparités régionales en matière de connectivité demeurent encore importantes. En 2020, 70% de la population en Afrique subsaharienne n’avait pas accès à un réseau avec des vitesses 4G ou supérieures[5].
Dans ces zones rurales, la faible, voire inexistante, connectivité s’explique notamment en raison d’une électrification, absente ou instable, de la transmission et du coût élevé de l’investissement pour les opérateurs de télécommunication pour installer des infrastructures. Face à cette problématique, Huawei a par exemple développé une solution innovante baptisée Rural Stardans dix pays africains. Adaptées au contraintes des zones rurales, cette solution permet d’accueillir la connectivité dans les zones dites blanches en réduisant notamment considérablement les coûts de construction. À ce jour, RuralStar a permis à plus de 1000 villages, soit environ 4,5 millions de personnes de la région Northern Africa, d’avoir accès à la connexion.
L’émergence économique africaine repose sur la formation et la rétention des talents dans le domaine des TIC
Les investissements dans le capital humain, via l’éducation mais aussi les soins de santé notamment, sont considérés de plus en plus comme l’un des facteurs indispensables pour la croissance et la prospérité des pays. D’autant plus que le défi démographique à venir du continent africain impose que des initiatives fortes soient mises en place rapidement afin d’aligner l’offre et la demande d’emplois, à mesure que se développent de nouveaux services numérique dans l’économie africaine.
En effet, à l’horizon 2050, plus de 300 millions de jeunes africains seront sur le marché du travail[6]. Leur insertion est l’un des plus importants challenges que l’Afrique doit relever. La jeunesse est le plus grand atout du continent, mais également son plus grand défi. Par ailleurs, les projections démographiques sur le continent africain sont impressionnantes : le nombre d’habitants s’établira à 2,4 milliards dans 30 ans, dont la moitié aura moins de 25 ans[7].
Selon les projections de la Banque mondiale datant de 2017, les jeunes représentent près de 60 % de l’ensemble des chômeurs sur le continent. Cette jeunesse formée aux nouvelles technologies numériques, la population active croissante pourrait donner une forte impulsion à l’émergence économique du continent. De nombreuses entreprises ont par ailleurs multiplié les partenariats avec les autorités publiques afin d’inscrire les programmes d’enseignement supérieur au cœur des défis qu’impose la quatrième révolution industrielle.
Des entreprises telles que Huawei contribuent ainsi activement à favoriser le partage de la connaissance en déployant des programmes de formation à destination de la jeunesse africaine. Un des projets phares de l’équipementier chinois en matière de formation des talents aux métiers des TIC, telles que l’IA, ou encore le cloud computing, est la Huawei ICT Academy, aujourd’hui développée dans plus que 318 universités dans 12 pays de la région Northern Africa. Aussi, depuis 2014, Huawei lance chaque année le programme « Seeds for the Future » dans la région Northern Africa pour dénicher et soutenir de nouveaux talents dans les métiers des nouvelles technologies. Jusqu’à présent, plus de 1 600 jeunes africains de 20 pays ont participé au programme et plus de 500 d’entre eux se sont rendus en Chine pour recevoir une formation, en apprendre davantage sur les dernières technologies et vivre une expérience interculturelle.
Investir dans le numérique pour freiner l’exclusion économique en Afrique implique donc également de créer les conditions nécessaires et favorables afin de libérer l’esprit d’entreprendre et encourager les innovations. Il apparaît primordial de mettre en place, au sein des États, des politiques spécifiques dédiées à l’emploi et à l’accélération de la compétitivité du continent. Un véritable changement est donc de mise d’autant plus que les politiques actuelles déployéespar les États africains permettront de créer tout au plus, 100 millions de nouveaux emplois au cours des 20 prochaines années au lieu des 450 millions, dont l’Afrique aura besoin[8].
REDACTION
[1]“Covid : Comment la crise a-t-elle touché l’Afrique”, Telos, 23 novembre 2021
[2]“L’émergence d’une économie numérique en Afrique”, LTE Magazine, 3 janvier 2019.
[3] “La digitalisation comme outil indispensable pour l’émergence de l’Afrique”, La Nouvelle Tribune, 16 mai 2022
[4]Ibid.
[5]« L’Afrique et ses télécommunications, entre “eldorado rêvé” et réalités »,Morgan Philips Group
[6] “Faire de son capital humain un allié : ce grand défi de l’Afrique”, Le Point, 11 juillet 2018.
[7] “En 2050, plus de la moitié de la population africaine aura moins de 25 ans”, Actualités AFD, 4 juin 2019.
[8] “Le continent africain doit rapidement accroître sa compétitivité pour faire face à ses enjeux démographiques”, Banque Mondiale, 4 mai 2017