LE DEVOIR DE SAUVER LES GENERATIONS FUTURES
Il faut se mettre au travail le plus vite possible, sinon la catastrophe pointe à l’horizon.
Il y a une obligation à laisser un héritage durable aux générations futures, la préparation de leur avenir à l’étranger ne doit en aucun cas être une fierté, bien au contraire.
Le pays dispose d’atouts considérables et il n’est pas encore tard, même si le temps est compté.
Il y a quelques jours, le premier ministre annonçait une série de mesures, toutes salutaires.
J’en ai noté quelques-unes comme celle-ci : Le lancement dès le mois de janvier 2019, d’un grand projet de rénovation urbaine.
Si rien n’est fait dans ce sens, le scénario sera le suivant, un nord dominé par par le crime organisé, avec d’innombrables zones « grises » hors de portée de l’Etat, un centre bouleversé par des affrontements intercommunautaires graves et un sud plongée dans une profonde crise sociale, dont le fort taux d’urbanisation (60% en 20150) et la spéculation foncière en seront les éléments déclencheurs.
Face au fort taux de chômage, les statistiques nationales viennent de publier un rapport qui fait état de 9% de chômage, soit environ 500 000 personnes, en réalité personne ne croit en ces chiffres et cela décrédibilise davantage l’Etat.
Le moral est globalement bas, le pessimisme porté par l’absence de perspectives domine à tous les niveaux.
L’Etat casse progressivement, l’énergie du pays, en l’absence d’une politique sociale organisée, celle-ci repose sur des individus, qui voient leur pouvoir d’achat fondre, obligeant certains à être dans une délicate situation.
L’activité économique peine à se stabiliser et à évoluer, le déficit est colossale et la croissance évoquée n’est pas réelle.
Pourquoi continuer à faire vivre des illusions ?, pourquoi continuer à maintenir celles et ceux qui n’y arrivent pas, au risque d’un suicide collectif ?
Le malades sont de plus en plus nombreux à cause d’un environnement malsain et de l’incapacité d’un Etat à fournir une alimentation de qualité à sa population.
Pourtant c’est possible de redresser la situation, le pays possède les ressources, à la fois humaines et logistiques.
Je pense à ces milliers de jeunes, bien formés, qui sont souvent obligés de prolonger leur séjour à l’étranger, en subissant dans certains cas les pires humiliations et crimes.
Et si nos autorités avaient été sérieuses, avec l’ENA, l’Ecole de Médecine, l’ENI, l’ECICA, le CFP, l’IPR etc…en serions-nous là aujourd’hui ?
Tous les maliens doivent comprendre, que la posture partisane arrange globalement la classe politique, la désunion du peuple, empêche celui-ci d’être exigeant en terme de résultats.
L’objectif commun doit être l’exigence d’un mieux-être général pour tous et d’un développement harmonieux.
Le pays perd chaque jour un peu plus de sa vigueur, beaucoup pensent à le quitter et ceux qui sont à l’étranger se posent la question de savoir s’il faut y retourner, au risque parfois de priver leurs enfants de connaitre le pays de leurs origines.
Nous avons tous un devoir de vérité, à l’égard de nos autorités, pour sortir de ce processus perdant-perdant.
A défaut d’un électrochoc, l’avenir s’annonce sombre, ce n’est pas compliqué de rectifier la trajectoire, il faut favoriser l’intérêt du pays en sortant des petits arrangements et en responsabilisant les meilleurs.
« Nul n’aurait imaginé le Mali dans une telle situation 5 ans après 2013 », conclura cet texte.
Boubacar Salif Traoré
Source : croissanceafrique.com .