(CROISSANCE AFRIQUE)-La Société immobilière du Cameroun (SIC) a enregistré une diminution de son résultat net en 2023, avec une baisse de 5,7% par rapport à l’année précédente.
Cette évolution a été présentée lors de la 228ème session du Conseil d’administration, présidée par la ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtes. Alors que la SIC avait connu une embellie de 14% en 2022, le résultat net est tombé à 213,9 millions de Fcfa, contre 226,9 millions de Fcfa en 2022. Cette baisse soulève des questions sur la viabilité à long terme de l’entreprise malgré ses capacités financières. Le cabinet de conseil CTR a mis en lumière les défis fiscaux que la SIC doit surmonter.
Les résultats financiers de la SIC en 2023 montrent une conjoncture difficile pour l’entreprise. En effet, la baisse de 13 millions de Fcfa dans le résultat net a été attribuée à des facteurs structurels et fiscaux plus larges. La SIC a dû supporter plus de 500 millions de Fcfa en TVA sur les loyers chaque année, ce qui a un impact significatif sur ses bénéfices. Malgré ces défis, la SIC a réussi à démontrer sa capacité à mobiliser des fonds pour répondre à ses obligations financières immédiates. Cela pourrait indiquer une gestion prudentielle malgré la pression fiscale.
En 2022, la SIC avait bénéficié d’un résultat net plus élevé grâce à une subvention d’équilibre fournie par l’État. Ce soutien financier a été crucial pour compenser des pertes liées aux prix des loyers bloqués par la réglementation. Le manque à gagner de 3,3 milliards de Fcfa en 2022 a été pallié par cette subvention, permettant à la SIC de maintenir un résultat positif. En 2023, cette subvention n’a pas été réitérée, contribuant ainsi à la baisse des bénéfices de l’année actuelle. Ces comparaisons soulignent la dépendance de la SIC vis-à-vis des subventions publiques pour sa rentabilité.
La situation des marges bénéficiaires de la SIC est fortement affectée par la gestion de la TVA. Le fait que la SIC supporte la TVA sur les loyers, en lieu et place de ses clients, représente une charge financière non négligeable. Cette contrainte fiscale limite la capacité de l’entreprise à générer des bénéfices et à réinvestir dans ses activités. Les implications de cette gestion fiscale sont donc ressenties dans l’ensemble de la structure de coûts de la SIC. L’assainissement de cette situation deviendra essentiel pour améliorer la rentabilité future.
Malgré une diminution de ses bénéfices, la SIC a démontré une forte capacité à mobiliser des fonds pour faire face à ses obligations. Sa trésorerie nette a connu une augmentation spectaculaire, passant de 2,3 milliards de Fcfa en 2022 à 13,5 milliards de Fcfa en 2023. Cette augmentation de 11,2 milliards de Fcfa, soit +486,9%, montre un potentiel d’investissement et de croissance. L’entreprise peut ainsi financer ses activités courantes sans dépendre de financements externes. Cette résilience financière pourrait positionner la SIC pour naviguer au mieux dans de futures difficultés.
Notons que le renforcement de la trésorerie nette de la SIC ouvre la voie à une gestion plus dynamique de ses projets immobiliers. Cela pourrait permettre à l’entreprise de diversifier ses offres et d’améliorer ses services aux consommateurs.
Pour rappel, les perspectives financières semblent donc favorables, malgré les défis immédiats liés à la fiscalité et à la rentabilité. Une gestion proactive de sa trésorerie et de ses marges pourrait apporter des solutions à long terme. En somme, bien que la SIC ait fait face à des revers, elle dispose des ressources nécessaires pour rebondir.
Zangouna KONE
