Côte d’Ivoire: la dette publique a atteint 55,6% au 30 septembre 2024, selon les données officielles 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-En Côte d’Ivoire, la dette totale de l’administration centrale de la Côte d’Ivoire atteignait un impressionnant montant de 29 127,2 milliards FCFA, soit 55,6 % du PIB national au 30 décembre  2024, selon le bulletin statistique de la dette publique. 

Ce chiffre, bien que significatif, demeure en deçà du seuil communautaire de 70 % établi par l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest Africaine), ce qui témoigne d’une gestion prudente des finances publiques par les autorités ivoiriennes.

Cette approche équilibrée est d’autant plus remarquable compte tenu de l’augmentation notable de la dette, qui illustre sans conteste les efforts déployés par le gouvernement pour financer un vaste programme d’investissements publics.

Par ailleurs, ces investissements sont inscrits dans les Plans Nationaux de Développement (PND) pour les périodes 2016-2020 et 2021-2025, visant à moderniser les infrastructures, améliorer l’éducation et la santé, et stimuler la croissance économique.

Ainsi, ces initiatives témoignent d’une volonté de transformer le paysage socio-économique du pays et de positionner la Côte d’Ivoire comme un acteur clé de la région ouest-africaine.La dette extérieure, qui s’élève à 18 445,7 milliards FCFA, se répartit entre diverses catégories, reflétant la diversité des sources de financement. 

Parmi celles-ci, les eurobonds représentent une part significative de 6 360,1 milliards FCFA, tandis que les créances multilatérales totalisent 6 155,1 milliards FCFA. Les créances bilatérales s’élèvent à 2 906,2 milliards FCFA et les prêts commerciaux à 3 024,2 milliards FCFA, illustrant ainsi la diversité des partenariats financiers que la Côte d’Ivoire a su établir. 

En termes de devises, il est intéressant de noter que 71 % de la dette extérieure est libellée en euros, une statistique qui pourrait indiquer une préférence des investisseurs étrangers pour la stabilité des marchés européens. De plus, 11 % de cette dette est en dollars américains, tandis que le reste se répartit entre le FCFA, les yuans et d’autres devises. 

En matière de types de taux, 91,5 % de la dette extérieure est à taux fixe, garantissant une certaine prévisibilité des paiements, tandis que 8,5 % est à taux variable, exposant une fraction des obligations à des risques de fluctuations des taux d’intérêt. 

Concernant la détention de la dette, 35 % provient des eurobonds, 33 % des bailleurs multilatéraux, et les bailleurs bilatéraux ainsi que d’autres créanciers détiennent chacun 16 % de cette dette, ce qui souligne la confiance des investissements étrangers dans la portée des ambitions économiques de la Côte d’Ivoire.

En ce qui concerne la dette intérieure, celle-ci est évaluée à 10 681,6 milliards FCFA, avec une prédominance des obligations qui représentent 8 868,1 milliards FCFA. Suivent les prêts bancaires à hauteur de 1 213,8 milliards FCFA et des titres matérialisés totalisant 37,2 milliards FCFA. 

À l’intérieur des obligations, celles émises par syndication dominent largement avec 51,6 %, tandis que les émissions par adjudication atteignent 31,4 %. D’autres instruments financiers, tels que les Bons du Trésor et les certificats d’obligations, représentent respectivement 5,3 % et 3,2 % de la dette intérieure, reflétant la variété des mécanismes de financement utilisés par l’État pour soutenir ses projets de développement.

Aussi, le service de la dette extérieure en 2024 s’élève à 2 683,2 milliards FCFA, tandis que celui de la dette intérieure atteint 2 211,2 milliards FCFA. Ces montants témoignent de l’importance croissante des obligations d’État dans l’économie nationale. En effet, le coût moyen pondéré de la dette publique est de 4,4 %, avec des écarts significatifs entre la dette extérieure, à 4,2 %, et la dette intérieure, à 5,3 %. 

Notons que ces différences de coûts reflètent un marché intérieur souvent moins favorable en termes de conditions de financement, ce qui pourrait inciter le gouvernement à explorer davantage des options de refinancement et à optimiser sa stratégie de gestion de la dette.

Pour rappel, cette analyse des tendances de la dette suggère que la Côte d’Ivoire, tout en poursuivant ses ambitions de développement, doit également naviguer avec soin dans la complexité de sa situation financière, en équilibrant croissance économique et viabilité budgétaire.

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