(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la mine d’or Loulo-Gounkoto exploitée par Barrick Mining a connu une mise à jour publiée le 7 mai, a annoncé une production de seulement 22 000 onces pour le premier trimestre 2025, marquant une baisse de 87 % par rapport à l’année précédente.
Cette baisse drastique résulte de l’arrêt des activités à la mine, décidé à la mi-janvier en raison de tensions persistantes avec les autorités locales. Le 11 janvier 2025, les autorités maliennes ont procédé à la saisie de l’or stocké sur le site, le plaçant dans une banque à Bamako en vertu d’une ordonnance du Pôle National Économique et Financier.
Cette saisie, évaluée à 92 millions de dollars par Barrick, a précipité la suspension des opérations sur le site. Annoncée le 14 janvier, cette mesure demeure en vigueur et empêche la compagnie de formuler des prévisions de production pour l’année en cours.
Aussi, il est à noter que le conflit entre Barrick et le gouvernement malien découle de la volonté de Bamako de récupérer entre 300 et 600 milliards FCFA de manques à gagner auprès des mines d’or. Contrairement à d’autres compagnies exploitant des mines industrielles d’or dans le pays, Barrick n’a pas réussi à parvenir à un accord avec l’État.
Bien que le groupe ait signé un accord en février pour mettre fin à l’impasse et annoncé un versement de 275 milliards FCFA (soit 476 millions $) à Bamako, le gouvernement n’a pas encore officialisé cet accord. De plus, à la mi-avril, les bureaux de Barrick à Bamako ont été fermés pour non-paiement d’impôts.
Notons que cette situation a des répercussions majeures pour les deux parties, car Loulo-Gounkoto est la plus grande mine d’or du Mali et représente 15 % de la production du groupe Barrick en 2024. Sur le plan financier, Barrick estime à 550 millions de dollars les paiements qu’elle aurait dû effectuer au gouvernement malien si les opérations n’avaient pas été suspendues.
Pour la production cette société minière basée au Mali de 723 000 onces en 2024, dont 176 000 onces ont été extraites au premier trimestre. Cependant, un différend fiscal entre le gouvernement malien et Barrick, détenteur de 80 % d’intérêts dans le complexe, a conduit cette dernière à suspendre ses opérations en janvier 2025.
Moussa KONÉ