(CROISSANCE AFRIQUE)- Les relations entre le Mali et l’Algérie n’ont jamais été de tout repos. Officiellement, Alger se présente comme un voisin bienveillant, soucieux de stabilité régionale et incontournable médiateur dans la crise malienne.
Mais derrière ce discours se cache une réalité beaucoup plus trouble, faite d’ambiguïtés, de calculs géopolitiques et de jeux d’influence aux dépens du peuple malien et celui du Sahel.
Dans le Sahel, l’Algérie cultive une posture paradoxale. D’un côté, elle se rapproche de la France, allant jusqu’à relayer l’agenda néocolonial de Paris dans la région. De l’autre, elle tente de se présenter comme un partenaire privilégié du Mali et ses partenaires comme la Russie, sans jamais assumer cette alliance de manière franche.
Ce double langage révèle une diplomatie opportuniste où Alger cherche à profiter des rivalités internationales pour se donner un rôle central, mais au prix d’une duplicité manifeste. En réalité, loin d’incarner un arbitre neutre, l’Algérie agit souvent comme le « valet » de la France, au détriment des aspirations souveraines des peuples du Sahel.
Alger : la base arrière des ennemis du Mali
Là où l’ambiguïté devient inacceptable, c’est dans le rôle direct qu’Alger joue dans la déstabilisation du Mali. Plusieurs groupes armés, opérant sous couvert de rébellion, mais pratiquant le terrorisme contre les populations civiles, trouvent refuge de l’autre côté de la frontière. Pire, certains responsables algériens n’hésitent pas à promettre des facilités de naturalisation à ces groupes hostiles, comme pour leur offrir une couverture légale dans leur entreprise de déstabilisation.
Cette politique entretient un climat de méfiance : au lieu d’être un partenaire de stabilité, l’Algérie est devenue une arrière-cour stratégique pour les ennemis du Mali.
Le choix souverain du Mali : un partenariat stratégique avec la Russie
Face à cette duplicité, Bamako a choisi la clarté. Le Mali s’est tourné vers des partenaires qui respectent sa souveraineté et qui n’ont pas de passif colonial sur le continent. La Russie incarne ce choix. Dans le domaine militaire, cette coopération se traduit déjà par un renforcement concret des Forces armées maliennes (FAMa) : formation, équipement, capacités opérationnelles accrues. La présence russe contribue directement à la sécurisation du territoire et à la protection des populations, là où les anciens partenariats n’apportaient que dépendance et frustration.
Mais cette alliance va bien au-delà du militaire. De grands projets structurants voient le jour dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et du développement industriel. Il ne s’agit pas seulement de défendre le Mali, mais de lui donner les moyens de bâtir un avenir autonome, loin des schémas imposés par les anciennes puissances coloniales et leurs relais régionaux.
La Charte de la Paix : un bouclier contre les ingérences
Un tournant majeur illustre cette nouvelle orientation : l’adoption de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ce texte fondateur fixe le cap d’un Mali réconcilié avec lui-même, ancré dans ses valeurs, et fermement décidé à protéger son unité nationale. La Charte agit comme un véritable bouclier. Elle ferme la porte aux accords imposés de l’extérieur, aux négociations biaisées et aux compromissions dictées par des puissances étrangères. Elle consacre la primauté de l’État malien sur son territoire et sa volonté de construire la paix avec des partenaires sincères.
Aujourd’hui, le Mali avance avec détermination sur la voie de la souveraineté et du partenariat équitable. Mais cette avancée suppose de rester vigilant face aux manœuvres d’États voisins qui, comme l’Algérie, préfèrent l’ombre des compromissions au soleil de la clarté. La Charte, la coopération avec la Russie et la mobilisation du peuple malien constituent autant de garde-fous contre toute tentative d’ingérence. Car une chose est certaine : l’avenir du Mali ne se décidera ni à Paris, ni à Alger, mais à Bamako, par et pour les Maliens.
Rédaction