Congo: l’État adopte un budget de 2 501,4 milliards de FCFA pour l’année 2026

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Le mardi 7 octobre 2025, dans le cadre d’une session critique du Conseil des ministres, le gouvernement de la République du Congo a pris la décision cruciale d’adopter le projet de loi de finances pour l’année 2026. Ce document budgétaire ambitieux prévoit des recettes s’élevant à 2 501,4 milliards de FCFA et des dépenses totalisant 2 267,2 milliards de FCFA. 

Après avoir été mûrement réfléchi et débattu, ce projet de loi est désormais transmis au Parlement pour une analyse approfondie et un examen rigoureux. Ce budget s’inscrit dans la lignée des directives stratégiques définies par le Cadre budgétaire à moyen terme 2026-2028 ainsi que la Lettre de cadrage budgétaire, toutes deux émises par le ministère des Finances avec l’objectif d’assurer une gestion financière stable et prévisible.

L’élaboration de ce budget repose sur un ensemble de prévisions et d’hypothèses macroéconomiques raisonnées et prudentes, témoignant de la volonté du gouvernement de maintenir une trajectoire économique stable malgré les incertitudes mondiales. Ce dernier prévoit une croissance économique modeste mais encourageante de 3,6 %, accompagnée d’un taux d’inflation limité et maîtrisé à 3 %, en parfaite conformité avec les normes de stabilité des prix établies par la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale). 

Au niveau international, les prévisions indiquent une production pétrolière de l’ordre de 105 millions de barils pour l’année 2026, avec un prix moyen des barils de pétrole congolais fixé à 60,3 dollars, ce qui reflète une estimation réaliste du marché. Le taux de change de référence, élément crucial pour les calculs budgétaires, a été arrêté à 550 FCFA pour un dollar américain, permettant ainsi d’asseoir les bases d’un cadre budgétaire solide et résilient.

En l’année 2026, l’exécutif envisage d’apporter des améliorations significatives à l’efficacité du recouvrement fiscal. Cela se fera par le biais d’une transformation numérique complète du processus de collecte, visant à rendre les opérations plus transparentes et accessibles. En parallèle, une révision des politiques existantes est prévue pour réduire les exonérations fiscales excessives qui peuvent actuellement freiner les recettes de l’État.

 L’optimisation des recettes ne s’arrêtera pas là, puisque le gouvernement compte également intensifier l’exploitation économique des ressources naturelles abondantes du pays, notamment le pétrole, les vastes forêts et les riches mines, tout en veillant à respecter les normes environnementales. Dans un élan de rigueur budgétaire, le gouvernement s’engage à exercer une discipline accrue sur les dépenses de fonctionnement. 

L’objectif est de dégager un espace budgétaire non négligeable qui pourra être judicieusement réaffecté aux secteurs prioritaires qui ont un impact direct et positif sur la population, tels que le développement des infrastructures, l’amélioration des services de santé, l’accès à une éducation de qualité pour tous, et la création d’opportunités d’emploi pour les jeunes, qui sont l’avenir du pays.

La gestion prudente et stratégique de la dette publique répond au troisième pilier essentiel du cadrage budgétaire du gouvernement. Brazzaville affiche clairement sa volonté non seulement de maintenir la soutenabilité de la dette, mais aussi d’améliorer ses mécanismes de gestion. Cela implique une capacité constante à honorer ses engagements financiers sans jamais compromettre les dépenses essentielles pour le bien-être social et le développement productif du pays. Une allocation intelligente d’une partie des excédents primaires, qui représente la différence entre les recettes et les dépenses, hors du service de la dette, est prévue pour contribuer activement au remboursement progressif de cette dette. 

De plus, le gouvernement prévoit également d’élaborer des politiques de gestion de la dette plus efficaces qui pourraient inclure la révision des taux d’intérêt, la restructuration des échéanciers de remboursement, ou encore la mise en place de mécanismes de surveillance et d’audit renforcés, afin d’assurer une transparence totale et un engagement renouvelé envers la communauté internationale et les citoyens du pays.

Aussi, la résilience de l’économie figure parmi les priorités essentielles pour garantir une stabilité à long terme dans un contexte mondial en constante évolution. À cet effet, les autorités ont pour ambition d’accélérer le développement des secteurs non pétroliers, considérés comme des relais de croissance essentiels et durables à long terme. 

Par ailleurs, ces secteurs prometteurs sont vus comme une réponse stratégique aux dépendances actuelles en matière de revenus pétroliers, contribuant ainsi à une diversification économique nécessaire. Par ailleurs, il est prévu de reconstituer le fonds de stabilisation auprès de la Banque centrale, la BEAC, un mécanisme de réserve qui joue un rôle crucial dans l’amortissement des chocs économiques liés aux fluctuations souvent imprévisibles des prix du pétrole, permettant ainsi de mieux soutenir l’économie nationale en temps de crise.

En ce qui concerne le solde budgétaire attendu pour 2026, il est projeté de dégager un excédent de 234,2 milliards FCFA. Cependant, cet excédent marquerait une baisse notable par rapport aux 352 milliards enregistrés l’année précédente. Cet écart suscite des interrogations sur la stratégie budgétaire actuelle. Selon le gouvernement, cet excédent sera intelligemment utilisé pour réduire le besoin de financement de la trésorerie, ce qui est crucial pour assurer une liquidité optimale. 

Notons qu’il servira au renforcement de la position budgétaire globale, un aspect impératif pour maintenir confiance et crédibilité, tant sur le plan national qu’international, vis-à-vis des partenaires économiques et des marchés financiers.

Abdoulaye KONÉ 

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