(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Tchad, dans un contexte global où l’éducation demeure un enjeu crucial pour le développement durable des nations, le gouvernement a annoncé, le 15 octobre 2025 à Washington, un ambitieux projet portant sur la mobilisation de 160 millions USD dédiés à financer un programme d’éducation de base à la fois inclusive et de qualité.
Cette annonce marquante est survenue en marge des prestigieuses Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, et a pris forme lors d’une table ronde de haut niveau qui s’est concentrée sur le financement intelligent pour l’éducation, intitulée SmartEd – Phase II.
Le projet, nommé SmartEd Tchad, vise à transformer l’avenir de nombreux jeunes tchadiens en améliorant considérablement l’accès à l’éducation, notamment pour les filles, les enfants non scolarisés, ainsi que pour ceux qui se trouvent dans des situations de vulnérabilité telles que les réfugiés, les déplacés internes ou ceux vivant avec un handicap.
Il représente un programme pilote novateur dans le cadre de l’initiative internationale SmartEd. Cette initiative est orchestrée par le dynamique Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) en collaboration étroite avec le Groupe de coordination des bailleurs arabes (ACG), lequel regroupe diverses institutions financières influentes du monde arabe, démontrant ainsi une volonté collective de changement positif à grande échelle.
Selon un communiqué publié à l’issue des échanges, il a été annoncé que le financement serait conjointement assuré par plusieurs partenaires financiers de renom, dont la Banque islamique de développement (BID) avec un engagement conséquent de 40 millions USD. De plus, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) intervient avec une contribution significative de 30 millions USD. Cela s’ajoute à l’effort du Fonds de l’OPEP pour le développement international (OFID), qui participe également avec un financement de 30 millions USD.
Le soutien s’étend avec le Fonds saoudien de développement, qui apporte son aide sous forme de prêts concessionnels, également pour un montant de 30 millions USD. Enfin, le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) enrichit ce panel de soutien avec une généreuse contribution de 30 millions USD sous forme de dons.
Lors de cette rencontre cruciale, le ministre d’État, ministre des Finances, du Budget, de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, Tahir Hamid Nguilin, a exprimé sa gratitude sincère envers ces institutions partenaires pour leur appui indéfectible. Il a saisi l’occasion pour souligner l’importance stratégique de cette coopération féconde, non seulement entre son pays, le Tchad, et la Banque islamique de développement, mais aussi avec le GPE et le Groupe de coordination arabe.
Ses propos ont révélé l’engagement profond de son pays à continuer à œuvrer de manière résolue pour l’amélioration du système éducatif, assurant ainsi une base solide pour le futur développement du pays. Sa détermination illustre une vision tournée vers des progrès long terme, enrichissant les perspectives éducatives et économiques du Tchad tout en renforçant les liens de coopération internationale face aux enjeux socio-économiques contemporains.
Selon les informations reçues à Washington, le projet ambitieux intitulé SmartEd Tchad se déploiera sur la période allant de 2026 à 2030, avec une vision innovante et transformatrice pour le système éducatif du pays. Ce projet de grande envergure ambitionne de construire et d’équiper un total de 2 400 salles de classe réparties dans les 23 provinces du Tchad, répondant aux besoins scolaires croissants de la population.
En outre, il inclut la formation intensive de 35 000 enseignants, leur permettant de bénéficier d’outils et de compétences pédagogiques modernes et efficaces. Une autre composante majeure du projet est la création d’un centre national de données sur le système éducatif appelé SIGE, qui vise à améliorer considérablement la gestion et l’administration du secteur éducatif grâce à une centralisation de l’information et à une meilleure prise de décisions. De plus, le projet accorde une attention particulière à la réduction des inégalités persistantes entre les filles et les garçons dans le cadre scolaire, cherchant à promouvoir un accès plus équitable à l’éducation pour tous les enfants du pays.
Les bailleurs de fonds arabes, réunis sous l’égide du Groupe de coordination, ont exprimé leur satisfaction face aux progrès notables réalisés par le Tchad dans la mise en œuvre des réformes éducatives. Ils ont également manifesté leur volonté de poursuivre et d’intensifier les discussions techniques afin d’inclure de nouveaux éléments dans le projet.
Parmi ces nouveaux volets, il est envisagé d’intégrer la formation continue des enseignants, ce qui garantirait une mise à jour régulière de leurs compétences, ainsi que le développement du numérique éducatif, permettant aux élèves d’accéder à des technologies d’apprentissage modernes. En outre, le renforcement des infrastructures scolaires est également à l’étude, avec une attention particulière apportée à l’amélioration des installations existantes.
Notons que le programme SmartEd s’inscrit dans une stratégie audacieuse et innovante de « financement intelligent », qui vise à combiner judicieusement subventions et prêts concessionnels. Cette approche a pour but d’accroître le financement disponible pour le secteur éducatif tchadien tout en assurant une utilisation optimale des ressources pour un impact maximal. Ce modèle de financement cherche à garantir la pérennité des investissements et à soutenir durablement le développement éducatif du Tchad, permettant ainsi au pays de se positionner stratégiquement parmi les nations avec une éducation en constante évolution et répondant aux défis contemporains.
Mariam KONE
