(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Burkina Faso, le trésor public continue de confirmer sa remarquable dynamique positive sur le marché régional des titres publics de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), démontrant ainsi sa capacité à inspirer confiance parmi les investisseurs régionaux.
À l’occasion de son émission de bons du 19 novembre, le Trésor public burkinabè a de nouveau réussi à attirer l’attention et l’intérêt des investisseurs avec un succès notable, en continuité avec le succès de sa précédente opération effectuée le 5 novembre dernier, qui avait déjà été largement plébiscitée. Alors que le pays avait pour ambition initiale de lever un montant indicatif de 25 milliards de francs CFA pour cette opération, les offres soumises s’inscrivent à un niveau largement supérieur, atteignant 27,57 milliards de francs CFA. Cela se traduit par un taux de couverture impressionnant de 110,3%.
Cette sursouscription manifeste non seulement la forte confiance qui reste placée par les acteurs financiers dans la signature souveraine du Burkina Faso, mais elle reflète également une perspective optimiste quant à la solidité et la durabilité économique du pays. Tout cela survient dans un paysage régional où une prudence accrue se fait ressentir sur les marchés de capitaux, signifiant que le Burkina Faso réussit à tirer son épingle du jeu et à se distinguer malgré un environnement de marché généralement exigeant.
Malgré l’engouement grandissant qu’a pu susciter cette opération financière, le Burkina Faso a adopté une approche prudente en choisissant une levée sélective et modérée sur le marché. Le montant finalement retenu se chiffre à 21,96 milliards de FCFA, ce qui équivaut à environ 33,47 millions d’euros. Cela représente un taux d’absorption de 79,66%, ce qui est en ligne avec les prévisions initiales des autorités financières.
Ce choix réfléchi est en adéquation avec une stratégie de gestion prudente de l’endettement du pays, visant à assurer des conditions de financement qui sont en parfaite harmonie avec les objectifs de pérennité financière définis par le Trésor public. Dans cette optique, l’émission a été ingénieusement structurée autour de quatre instruments financiers distincts, incluant un Bon assimilable du Trésor (BAT) d’une maturité de 364 jours et trois Obligations assimilables du Trésor (OAT) avec des maturités étagées à 3, 5, et 7 ans.
Il est notable que le segment à court terme a capté l’essentiel de la demande des investisseurs, avec le BAT de 364 jours qui a vu un total de 13,82 milliards de FCFA en soumissions. Ce BAT a attiré un rendement moyen pondéré (RMP) de 7,53%, ce qui le classe comme l’instrument ayant le rendement le plus élevé de cette opération spécifique.
En ce qui concerne les échéances à moyen et long terme, l’OAT de 3 ans a vu des soumissions totalisant 3,33 milliards de FCFA avec un RMP de 7,34 %, tandis que l’OAT de 7 ans a recueilli 4,80 milliards de FCFA avec un RMP de 7,32%. Il est intéressant de noter que l’OAT à 5 ans n’a enregistré aucune demande, ce qui pourrait être interprété comme un signe de prudence ou de préférence du marché pour des maturités différentes dans ce contexte économique précis.
Il est important de souligner que les offres retenues proviennent uniquement de trois des huit États membres de l’Union économique et monétaire régionale, à savoir le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Bénin, témoignant ainsi d’une solide confiance régionale parmi ces nations. En détails, le Burkina Faso a sécurisé des offres à hauteur de 12,5 milliards de FCFA, la Côte d’Ivoire a enregistré un montant de 9,34 milliards de FCFA, et le Bénin a contribué à hauteur de 0,11 milliard de FCFA.
Cette configuration ne met pas seulement en exergue un ancrage local particulièrement robuste, mais elle souligne également la nécessité et les opportunités de diversification au sein de l’Union elle-même et auprès d’investisseurs à l’échelle internationale, afin d’élargir le champ des possibilités d’investissement.
Avec cette nouvelle opération réussie, la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, continue de déployer sa stratégie de financement sur les marchés régionaux, toujours dans un contexte de besoins budgétaires croissants liés aux impératifs socio-économiques et sécuritaires du pays.
Notons que la confiance renouvelée des investisseurs, perceptible notamment sur le court terme, non seulement renforce la capacité du Burkina Faso à mobiliser des ressources financières compétitives, mais permet aussi au pays de maintenir une stratégie financière prudente et durable face aux défis économiques actuels.
Zangouna KONÉ

