(CROISSANCE AFRIQUE)- La honte serait partie de Dougouba depuis belle lurette. Le Révolté d’un jour n’a ni la prétention encore moins l’indélicatesse de faire la morale à qui que ce soit. Mais il est de l’obligation morale et décente de mettre un haro sur ce qu’il convient d’appeler l’ambivalence « Made in Mali ».
La cérémonie de remise des équipements militaires qui a regroupé hier (mardi 09 août 2022) à l’aéroport international Président Modibo Keita de Sénou toute la kyrielle des autorités de la transition, y compris le Président lui-même, le Colonel Assimi Goïta, a mis à nu cette autre facette du Malien lambda.
Certes, le Révolté d’un jour demeure optimiste pour l’avènement d’un Mali nouveau « Mali-Kura ». Mais pour autant, il reste conscient que nous avons du chemin à faire pour atteindre cet objectif majeur auquel nous aspirons tous. Contre toute attente et cela malgré les sanctions économiques et diplomatiques imposées par la CEDEAO, Dougouba vient d’acquérir un important lot de matériels militaires. Ces équipements composés d’aéronefs de type Aero L39 Albatros de fabrication tchécoslovaque, d’hélicoptères et Sukhoï 25 russes vont permettre de renforcer considérablement les capacités opérationnelles de nos FAMAs engagées sur les théâtres de guerre face aux groupes armés terroristes.
Cet événement qui aurait dû faire l’objet de fierté et de satisfaction a, hélas, réveillé en certains compatriotes un autre sentiment d’aversion. Motif ? Tout simplement parce qu’ils considèrent que l’État malien en fait trop pour l’achat d’équipements militaires. Selon leur théorie, une telle opération relève du « secret-défense » et devrait rester sous silence (sic). Argument fallacieux et prétentieux quand on sait que les informations et caractéristiques techniques de ses équipements ou aéronefs dont ils parlent sont tombées dans le domaine public depuis plusieurs années. Une simple recherche sur Google, Wikipédia, YouTube ou autre moteur de recherche permet de savoir tout sur ces équipements en termes de capacité technique. Alors de quel « secret-défense » parle-t-on ici encore ?
L’armée est la grande muette et ne doit pas dire tout ce qu’elle fait ou possède en matière d’armements ou d’équipements, disent-ils encore. Tiens, tiens, le contrat de fourniture de bateaux de guerre que l’Australie avait signé avec la France qui s’est fait, par la suite, niquer par les États-Unis, c’était pour acheter des cacahuètes peut être ? Les commandes de plusieurs milliards de dollars d’Arabie Saoudite au constructeur Dassault Aviation pour l’achat de Rafale, ça aussi c’est un conte de ma grand-mère peut être ? Les USA, la Russie, la Chine, le Royaume Uni, la France, l’Inde, le Pakistan, l’Israël et plus récemment la Coré du Nord se vantent de leur possession d’arme nucléaire non ? Donc Dougouba devrait être le seul pays à s’incliner devant ce principe militaire dont on ignore d’ailleurs le vrai sens ? Que nenni !
Les avions acquis par les FAMAs ne s’ont pas fabriqués ici. Mieux encore, d’autres pays, comme le nôtre, en disposent depuis fort longtemps. Alors qu’ont-ils de secrets ses aéronefs que les autres acheteurs ne le savent pas ? D’ailleurs tout n’a pas été montré à l’aéroport. Le ministre de la Défense et le chef d’État majeur général des armées l’ont dit dans leur discours que le reste de l’équipement n’a pas fait l’objet d’expos. Cette information a été également relayée par notre confrère de l’ORTM.
Que les « éternels insatisfaits » arrêtent de nous prendre pour des cons tout en se cachant derrière ce fameux « secret-défense » pour se soulager de leur jalousie maladive. Le secret-défense ne concerne que des informations stratégiques qui n’ont rien à voir avec la présentation d’équipements militaires. Autrement, nous n’allions jamais voir nos chars et blindés paradés au défilé du 22 Septembre (sic). Comme a dit mon jeune frère Issa Kaba, je le cite : « Même si c’est nèkè kolon ou nèkè falaka venu de Bintagoungou on est fier, ça vaut mieux que les charognards qui ont bouffé notre argent pour nous promettre des blindés qu’on attend toujours ». Fin de citation ! Donc comme lui, moi aussi je dirais tout simplement qu’on est preneur.
À mercredi prochain sous de bons auspices, inch’Allah !!!
Lassine M’Boua DIARRA, Révolté d’un jour
