« Yaya Cissé est victime de l’erreur judiciaire », a déclaré Aguibou Bouaré, président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Mali, CNDH.
(CROISSANCE AFRIQUE)-Sous le parrainage du président de la Comission Nationale des Droits de l’Homme, M. Aguibou Bouaré, la famille et les proches de Yaya Cissé ont organisé, mi-février dernier, une conférence de presse pour demander la réouverture du proces du compatriote malien condamné en Mauritanie depuis 2012.
Plus de 10 ans, un citoyen Malien, est incarcéré dans une prison située à plus de 1300 Kilomètres de Nouakchott, capitale mauritanienne. Les faits reprochés à lui sont relatifs à un crime commis en République sœur de Mauritanie.
Selon des éléments nouveaux fournis, le quadragénaire n’était pas en Mauritanie au moment de la commission de l’acte.
C’est la raison pour laquelle, selon le Président Bouaré, l’institution et la famille ne demandent pas qu’il soit libéré ou relaxé. << Tout ce que nous demandons, c’est la possibilité de réouvrir le procès après cette condamnation par erreur judiciaire >>, a-t-il éclairé. Avant d’ajouter << Nous avons simplement sollicité que la justice mauritanienne procède à la réouverture du dossier. Cela est permis dans les procédures de tous les pays qui ont du respect pour les droits de l’homme>>. Il affirme par promettre que la CNDH continuera à porter ce dossier jusqu’à la libération de Yaya Cissé.
Il faut rappeler que depuis le début de cette situation, la famille mettait des mains et pieds non pas pour la libération immédiate du jeune transitaire, Yaya Cissé, mais pour la réouverture du procès afin que la vérité triomphe.
La Commission Nationale des Droits de l’Homme a décidé de porter le dossier. Present à la conférence initiée par la famille, le président Aguibou Bouaré a fait le développement des grandes lignes des démarches menées par son institution au sujet du dossier. Selon le président Aguibou, ce n’est pas un hasard si cette conférence se tient au niveau de la CNDH. << La CNDH est l’Institution nationale des droits de l’homme. Toute chose qui concerne la dignité de l’être humain, les violations des droits de l’homme, les abus des droits de l’homme. La structure est vent début contre de telles injustices >>, a-t-il martelé.
« Rapport circonstanciel »
Dans son analyse, une injustice faite à une personne est une injustice faite à l’humanité. Le premier responsable de la défense des droits de l’homme au Mali a fait référence à une Maxime << Si tu vois un charognard sur le cadavre humain, chasse-le en disant : quitte notre cadavre, car demain, ce peut-être le tien >>.
Aujourd’hui, c’est le tour de Yaya, depuis 10 ans, ajoute-t-il, on se bat pour qu’il recouvre sa liberté. C’est ce que les défenseurs des droits de l’homme ont compris. Pour lui, nul n’est à l’abri des violations de ses droits.
Ce n’est pas pour rien que la structure s’est intéressée à cette affaire. << Si vous voyez que la CNDH s’est intéressée au dossier, les autorités administrative indépendantes, c’est en raison de la crédibilité du dossier. Les dénonciations, selon Aguibou, qui sont en train d’être faites sont crédibles >>, a-t-il éclairé.
Le président s’est rendu personnellement en Mauritanie jusqu’à la prison où se trouve Yaya, à plus de 1300 km de Nouakchott pour aller à la recherche de la vérité. Il affirme avoir rencontré le président mauritanien de l’organisation nationale des droits de l’homme, le ministre en son temps, l’ambassadeur du Mali en Mauritanie à travers son conseiller, les représentants des organisations de la défense des droits de l’homme en Mauritanie.
De retour au Mali, Aguibou a fait savoir qu’il a fait un rapport circonstanciel remis aux autorités. Il a rencontré le ministre de la justice de l’époque, le ministre des Maliens établis à l’extérieur, deux ministres des affaires étrangères, et le président du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur. Parallèlement, d’autres personnes de bonnes volontés étaient également en train de se battre pour le triomphe de la vérité.
Très touchés de voir une grande mobilisation de soutien à l’endroit de leur frère Yaya, les initiateurs de la conference (délégation de Mopti, représentée par Boukari Cissé et la famille, représentée par Amadou Konaké) ont, à tour de rôle, salué les uns et les autres pour la cause de leur frère incarcéré depuis 2012. Ils ont particulièrement remercié les commissaires de la Commission Nationale des Droits de l’Homme pour leur engagement à porter de dossier.
Drissa KEITA