(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Burkina Faso, la direction générale des Impôts (DGI) a effectué sa rentrée fiscale le vendredi 10 janvier 2025, à Ouagadougou. Dixième du genre, elle s’est tenue sous le thème : « Pour un Burkina Faso souverain et résilient, je déclare et je paie mes impôts ».
Aussi, la rentrée fiscale de la direction générale des Impôts (DGI) est une tribune de recevabilité de l’administration fiscale envers ses partenaires, les contribuables ainsi qu’auprès du peuple burkinabé. À cet effet, elle a organisé sa 10ᵉ rentrée ce vendredi 10 janvier 2025 à Ouagadougou.
À cette occasion, la Directrice générale de l’institution, Eliane T. Djiguemdé, a rappelé les réalisations majeures de 2024 qui ont permis de renflouer les caisses de l’État avec 1 480 milliards FCFA pour le budget, contre 1 368 milliards FCFA en 2023, soit une augmentation de 113 milliards FCFA.
Ainsi, ce résultat a été porté par les effets des mesures mises en œuvre au cours de l’année, notamment les réformes fiscales ciblées, le développement de la digitalisation des procédures, et l’assainissement continu de la gestion foncière.
En ce qui concerne la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, la première responsable de l’administration fiscale a indiqué que, durant l’année 2024, des contrôles ciblés auprès de 103 entreprises suspectées ont permis de détecter plus d’un milliard de FCFA de TVA indûment déduite sur la base de fausses factures.
Toutefois, elle a également souligné que des contrôles réguliers de comptabilité ont permis de rappeler plus de 40 milliards de FCFA de droits en matière de TVA, et que 611 enquêtes fiscales ont conduit à la notification de plus d’un milliard de FCFA de droits compromis.
Par ailleurs, ces efforts témoignent de la détermination de la DGI à garantir l’équité fiscale, préserver les ressources publiques, et renforcer la transparence dans la gestion des obligations fiscales.
En outre, une opération spéciale de sensibilisation, de recensement et de recouvrement a été réalisée dans les marchés et yaars, notamment au grand marché Roodwoko de Ouagadougou. Forts de ces résultats jugés appréciables, la DGI prévoit de mobiliser 1 574 milliards FCFA pour le budget de l’État pour l’exercice 2025.
Comparées aux objectifs de 2024, les prévisions pour 2025 affichent une hausse de 7,49 %, représentant plus de 50 % des prévisions globales de recettes de l’État et plus de 53 % des ressources propres du budget de l’État. La Directrice générale a invité les Burkinabè à s’engager dans des comportements responsables afin de promouvoir le civisme fiscal.
Pour réussir le pari de la mobilisation des ressources, la DGI mise sur une série de mesures fiscales favorables, telles que la reconduction de l’exonération des commandes publiques pour l’acquisition de semences et intrants agricoles, de matériels et services agricoles, et de vivres auprès des sociétés coopératives. Il a également été décidé de modifier le délai de validité de l’attestation de situation fiscale, qui passe désormais de 1 à 2 mois.
Notons que les mesures visant à élargir l’assiette fiscale de l’État et renforcer l’action de recouvrement incluent l’institution de la facture électronique certifiée et l’application de la TVA sur les plateformes de commerce électronique étrangères présentes au Burkina Faso, telles qu’Alibaba, Amazon et Netflix.
De plus, le droit de timbre de quittance passe de 50 F à 100 F et l’autorisation de port d’armes à feu de 15 000 F à 25 000 F. Un tarif harmonisé de 15 000 F est également prévu pour l’attestation et le certificat d’exonération, avec des ajustements techniques annoncés pour un recouvrement optimal des ressources.
Mariam KONE