(CROISSANCE AFRIQUE)-En 2024, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) du Gabon a réussi à transformer radicalement sa situation financière, affichant une remarquable capacité de redressement après avoir essuyé une considérable perte de 34,3 milliards de FCFA en 2023. Grâce à des efforts acharnés et à une stratégie bien pensée, elle a généré un résultat net positif de 921,1 millions de FCFA, illustrant ainsi un spectaculaire retournement de situation.
Ce succès impressionnant a été officiellement présenté lors du Conseil d’administration du 21 novembre. La CDC a expliqué que cette amélioration notable était attribuable à la mise en œuvre de multiples mesures correctives. Ces dernières comprenaient non seulement l’optimisation judicieuse des placements financiers pour maximiser les rendements, mais aussi le nettoyage progressif et systématique des portefeuilles d’investissements. Par ailleurs, il y a eu un effort soutenu pour dynamiser les ressources disponibles et instaurer une gestion rigoureuse et disciplinée. Ces initiatives combinées ont permis à l’institution de non seulement se relever, mais de le faire avec une robustesse renouvelée et une vision claire pour l’avenir.
Selon la direction de l’institution, ce redressement ne concerne pas seulement les chiffres financiers habituels : il s’appuie aussi sur des orientations stratégiques ambitieuses qui visent un développement plus durable et plus intégré. À cet effet, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) prévoit non seulement de renforcer sa gestion des dépôts, mais aussi de diversifier stratégiquement ses prises de participation dans différents secteurs d’activité et de consolider ses ressources propres pour une meilleure stabilité économique à long terme. Un volet essentiel de sa stratégie de développement est la digitalisation des processus, un pas en avant important puisque l’organisme est désormais un participant direct aux systèmes de paiement de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). Cette intégration devrait non seulement améliorer considérablement ses performances opérationnelles, mais également renforcer son rôle fondamental de soutien au financement de l’économie nationale tout entière.
Ce processus de redressement crucial intervient dans un contexte de transition au sein de la CDC. En effet, Marius Issa Nkori, nommé en février 2024, a succédé à Patricia Danielle Manon à la tête de cette institution financière de premier plan. Dès sa prise de fonction, le nouvel Administrateur Directeur Général a immédiatement lancé un audit interne rigoureux des ressources disponibles, engagé un travail de fond sur la réorganisation opérationnelle de la structure, et posé les bases solides d’une nouvelle stratégie de gestion plus efficace et plus transparente. Ces actions, qui sont présentées par la nouvelle administration comme un assainissement nécessaire des pratiques internes, sont destinées à projeter la CDC vers un avenir où elle pourra mieux anticiper les défis économiques et sociaux de la région…
Le retour aux bénéfices, bien que positif en apparence, doit être envisagé dans le contexte d’une période complexe et tumultueuse, marquée par de nombreuses interrogations et doutes concernant la gestion et la gouvernance des années passées. Un audit minutieux et approfondi, diligenté par un cabinet indépendant à la demande expresse de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP), a fait ressortir des dysfonctionnements notables et préoccupants tant au niveau comptable que procédural, sur la période allant de 2017 à 2023.
Notons que les conclusions détaillées de cet audit mettent en exergue des écarts significatifs par rapport aux règles strictes et bien établies qui régissent la commande publique, soulignant également un manque de conformité dans les processus internes, ce qui soulève des questions sur l’efficacité et la transparence de la gestion durant ces années critiques.

