(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Ghana, le comité de Politique monétaire (CPM) de la Banque centrale du Ghana (BoG) a décidé de maintenir à 29,5% son taux directeur. Cette information émane d’une session ordinaire tenue le 22 mai 2023 à Accra.
« La baisse de l’inflation a été largement soutenue par le resserrement de la politique monétaire, un taux de change relativement stable et la baisse des prix internationaux du pétrole brut qui a permis d’ajuster à la baisse les prix du pétrole brut » a a déclaré la Banque Centrale du Ghana.
Il s’agit d’une décision qui intervient alors que le pays vient d’enregistrer une quatrième baisse consécutive de son niveau d’inflation. Après avoir atteint un pic de 54,1% en décembre dernier, cet indicateur a successivement reculé à 53,6 % en janvier 2023, 52,8 % en février, 45,0 % en mars, puis à 41,2 % en avril 2023, soit une baisse cumulée de 12,9% en 4 mois.
Ainsi, l’inflation qui est en bonne partie d’origine extérieure en raison de la hausse des coûts des importations dans le sillage de la crise en Ukraine a surtout été entretenue par la dépréciation du Cedi par rapport au dollars.
Par ailleurs, cette décélération ne semble pas assez importante pour que l’institut d’émission monétaire assouplisse un tant soit peu sa politique monétaire. En maintenant élevé son taux auquel elle prête aux banques, la BoG dit vouloir » renforcer le processus de désinflation et remettre l’économie sur la voie de la reprise ». En clair, la BoG espère réduire davantage la quantité de monnaie en circulation afin d’accélérer le ralentissement du niveau des prix dans le pays.
Cette orientation de la politique monétaire contribuera à alimenter un abaissement des prévisions de croissance, reconnaît la BoG : « L’activité économique intérieure est restée faible au premier trimestre 2023. Les dernières données du PIB suggèrent un certain ralentissement, malgré les signaux positifs du regain de confiance des consommateurs et des entreprises dans l’économie. Tout porte à croire que la croissance restera inférieure à son potentiel à moyen terme ».
Notons que des perspectives qui devraient toutefois s’améliorer compte tenu du fait que le conseil d’Administration du FMI a récemment approuvé un décaissement de 3 milliards de dollars sur une période de 3 ans avec un décaissement immédiat de 600 millions de dollars. L’objectif de cet appui budgétaire étant de » rétablir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette ».
Moussa KONE