En Afrique, les champs de l’espoir (2). Plusieurs programmes ciblent les ruraux pour les mettre sur la voie de l’entrepreneuriat dans l’élevage ou la
La cour de Diop Aïché Guindo est silencieuse et ses occupantes studieuses. Autour de la cheffe du groupement de femmes de Baguinéda, une commune de la région de Koulikoro, la dizaine de jeunes membres présentes observent religieusement les bidons en plastique se remplir de jus de zaban, un fruit répandu au Mali. « C’est une première dans notre village. Personne ne fait ça ici. Les habitants ont hâte de pouvoir en acheter », explique Mme Guindo en levant la tête de son entonnoir.
La commercialisation va bientôt commencer. Jus de zaban et d’hibiscus, sirop de tamarin et confiture de mangue… Les 25 femmes de ce groupement ont bénéficié d’une formation accélérée en transformation agroalimentaire. Dispensé directement chez elles à travers une unité mobile mise en place par le Centre de formation en entrepreneuriat agricole de Baguinéda (CFEAB), ce module d’enseignement pratique de dix jours doit leur permettre, elles l’espèrent, de tripler leurs profits et ainsi de sortir de la pauvreté.Lire aussi Aïssata Diakité, celle qui donne à boire le goût du Mali
« Ici, la situation économique est vraiment difficile pour les femmes. Nous allons au champ, gérons de petits commerces. Nous pouvons gagner jusqu’à 1 000 francs CFA [1,50 euro] par jour, mais ce n’est pas assez pour vivre », déplore Mme Guindo avant de détailler ses ambitions : devenir entrepreneuse, améliorer ses revenus, acquérir une boutique au village et, enfin, conquérir de nouveaux marchés grâce à ces produits locaux qui demeurent, au Mali, trop peu transformés.
Croissanceafrique.com est une agence de presse débutante au Mali qui traite des informations économiques et financières à Bamako.« La transformation alimentaire est un défi majeur », souligne Bakary Bengali, chargé de la pédagogie au CFEAB. Chaque année, une grande quantité de mangues et de zaban pourrissent, faute d’avoir été vendus. « Si on arrive à transformer ces fruits, poursuit M. Bengali, cela permettra de créer de la valeur ajoutée et d’augmenter le revenu de ces femmes. »
Elevage, pisciculture, transformation…
Une nécessité dans un pays où plus de quatre habitants sur dix vivent dans une pauvreté extrême, selon la Banque mondiale. Et c’est dans les zones rurales du sud, comme Baguinéda, que se concentrent les 90 % des Maliens les plus pauvres. Les femmes et les jeunes entre 15 et 24 ans sont les plus vulnérables. Pour ces derniers, le taux de chômage a plus que doublé ces dix dernières années, passant de 12,8 % en 2008 à 24,8 % en 2018, toujours selon la Banque mondiale. Là encore, les premières victimes sont les ruraux.
Aussi le CFEAB s’est-il fixé pour objectif de sortir ces jeunes de la précarité en leur offrant une formation agricole. Dans la cour de cet établissement fondé par l’Association jeunesse action Mali, la principauté de Monaco et l’Etat malien, une devise est affichée sur les machines agricoles : « Un Mali sans chômeurs ». Elevage, pisciculture, construction de matériel de récolte, transformation alimentaire… Depuis sa création en 2010, le CFEAB a formé plus de 2 000 jeunes.Lire aussi Retour sur la naissance d’un djihad paysan dans le centre du Mali
Tous étaient déscolarisés. Aujourd’hui, ils ont obtenu un certificat de formation professionnelle et un emploi dans l’agriculture. « C’est un secteur plein d’opportunités. On sait que tous les pays développés ont commencé par bien manger. En Afrique, le modèle a été inversé : nos dirigeants ont commencé par donner de l’emploi aux diplômés des villes, au détriment de la base », analyse Patrice Dembélé, le directeur du CFEAB, en se dirigeant vers son espace de pisciculture hors-sol. Pour lire la suite de l’article suivez ce liens ci-dessous :
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