(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, à l’issue d’une étude minutieuse et d’un processus administratif rigoureux, le ministère des Finances et du Budget a dévoilé ce dimanche 17 août 2025, le rapport d’exécution budgétaire pour le compte du deuxième trimestre de l’année en cours. Ce rapport essentiel, attendu par bon nombre d’analystes économiques, présente un panorama détaillé des ressources mobilisées dans le cadre du budget général.
Ainsi, ces ressources, accumulées jusqu’à la fin du mois de juin 2025, s’établissent à 4 474,1 milliards de francs CFA, ce qui représente 43,1% des prévisions inscrites dans la Loi de Finances rectificative de 2025, fixée à 10 384,5 milliards de francs CFA.
En outre, le document précise que les recettes du budget général ont atteint un montant de 2 226,3 milliards de FCFA, ce qui est à comparer à un objectif annuel ambitieux de 4 668 milliards de FCFA, traduisant ainsi un taux de recouvrement de 47%. En variation annuelle, ces recettes montrent une progression de 175 milliards de FCFA, soit une hausse significative de 8,5%. Cette augmentation notable est attribuée aux nombreux efforts déployés et aux politiques stratégiques mises en œuvre pour optimiser la mobilisation des recettes, reflétant le dynamisme et l’efficacité des réformes entreprises par le ministère.
Les impôts directs, quant à eux, se distinguent particulièrement avec un taux de réalisation de 60,3% (913,9 milliards de francs CFA), sur le semestre, ce qui représente une part significative des ressources fiscales du pays. Cette performance montre bien l’efficacité des mécanismes mis en place pour la collecte des impôts directs, qui incluent des prélèvements sur les revenus des entreprises, les taxes foncières et d’autres flux de revenus. Par ailleurs, l’impôt sur les sociétés a spécifiquement atteint la somme conséquente de 392,3 milliards FCFA.
En revanche, les impôts indirects, qui comprennent les taxes sur la consommation comme la TVA ou les droits de douane, ont été réalisés à hauteur de 74,2 milliards FCFA, reflétant leur contribution plus modestement dans le cadre fiscal. Concernant les charges financières de la dette, celles-ci, formées par les intérêts et commissions, ont été acquittées pour une somme totale de 501,1 milliards FCFA. Cette somme est segmentée entre la dette extérieure, qui représente la majorité avec 403,5 milliards FCFA ou 80,5% du total, et la dette intérieure, qui s’élève à 97,6 milliards de francs CFA ou 19,5% du total.
En glissement annuel, ces charges ont enregistré une augmentation notable de 290,78 milliards FCFA. Cette hausse est en lien, principalement, avec la prise en charge intégrale de la dette bancaire contractée sans autorisation parlementaire préalable, intégrée désormais dans l’encours total de la dette financière de l’État. Ce phénomène reflète l’impact significatif des nouvelles politiques fiscales et des efforts gouvernementaux visant à rationaliser la gestion des dettes tout en assurant une plus grande transparence financière.
Au premier semestre 2025, les recettes non fiscales ont été mobilisées pour un montant total de 116,6 milliards FCFA, ce qui représente un niveau de recouvrement de 41,2% par rapport à l’objectif annuel fixé. Cela démontre une certaine marge de progression à réaliser pour atteindre les objectifs financiers prévus pour l’année. En ce qui concerne les dons budgétaires, ceux-ci ont été mobilisés à hauteur de 19,3 milliards FCFA, ce qui représente seulement 8,0% de l’objectif annuel établi à 241,6 milliards FCFA. Il est à noter que ces contributions sont exclusivement composées de dons en capital, soulignant un manque de diversification dans les sources de dons.
Quant au déficit budgétaire, il s’est élevé à la fin juin 2025 à 588,3 milliards FCFA, ce qui constitue 34,7% de la cible de déficit annuelle qui a été fixée à 1 695,9 milliards FCFA pour l’année complète. Ce déficit, bien que significatif, a été compensé en partie par des financements mobilisés à hauteur de 2 247,8 milliards FCFA. Selon le rapport en question, ces fonds ont été essentiels pour couvrir non seulement les charges de trésorerie mais aussi l’ensemble du déficit budgétaire qui s’est monté à un total de 2 078,8 milliards de francs CFA.
Notons que le rapport de couverture des besoins s’est établi à un niveau de 1,08, illustrant une gestion efficace des ressources mobilisées et démontrant une capacité à faire face aux obligations budgétaires malgré les défis financiers rencontrés.
Mariam KONE