(CROISSANCE AFRIQUE)-Les finances publiques du Sénégal ont affiché une dégradation notable au premier trimestre de l’année 2024. Malgré une légère augmentation des recettes, les dépenses gouvernementales ont continué de progresser, entraînant un déficit budgétaire accru de 427,1 milliards FCFA.
Ainsi, ce phénomène s’est produit dans un contexte économique et politique complexe, notamment marqué par une crise pré-électorale. L’accroissement du déficit budgétaire du Sénégal à 427,1 milliards FCFA au premier trimestre 2024 s’explique principalement par une hausse modérée des dépenses et une faible mobilisation des recettes.
Cette situation met en lumière les défis auxquels le pays est confronté pour équilibrer son budget en période de turbulences, aussi bien sur le plan national qu’international. Les recettes fiscales, moteur essentiel de l’économie sénégalaise, ont connu une progression grâce à la performance notable de la TVA intérieure et de l’impôt sur les sociétés.
Toutefois, les recettes non fiscales ont subi une baisse significative, reflétant la volatilité de ces sources de revenus et soulignant la nécessité de diversifier les bases de recettes du gouvernement.
Les dépenses gouvernementales ont vu une augmentation dans des postes spécifiques tels que la masse salariale et les intérêts sur la dette publique. Cette dynamique montre l’importance de gérer avec prudence la dette et les dépenses courantes pour éviter une aggravation du déficit budgétaire.
La crise pré-électorale a jeté une ombre sur l’économie sénégalaise, influençant la confiance des investisseurs et complicant les efforts de financement du déficit. L’État a dû naviguer dans cet environnement incertain pour maintenir ses engagements financiers et soutenir l’économie.
Face à la hausse du déficit, le gouvernement sénégalais a opté pour le marché des titres publics pour lever des fonds. Cette stratégie, bien que viable à court terme, pose des questions sur la soutenabilité de la dette à long terme et sur la capacité du pays à financer ses besoins sans compromettre sa stabilité financière future.
Notons que le Sénégal se trouve à un moment critique de sa gestion fiscale et économique. La légère dégradation du déficit budgétaire au premier trimestre 2024 appelle à une réflexion approfondie sur les politiques de recettes et de dépenses, ainsi que sur les mécanismes de financement du déficit.
Pour rappel, l’équilibre entre la stimulation de l’économie et la maîtrise des finances publiques sera essentiel pour naviguer dans les périodes d’instabilité et assurer un développement durable du pays.
ZANGOUNA KONE