(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, l’agence Bloomfield Investment Corporation a annoncé avoir reconduit, pour la période de juin 2025 à mai 2026, la note financière de BOA Mali à A- pour le long terme et A1 pour le court terme, toutes deux assorties d’une perspective stable. Selon l’agence de notation souveraine, cette évaluation traduit une résilience confirmée de l’établissement bancaire dans un contexte d’insécurité.
Aussi, la note de long terme maintenue à A- est liée à la qualité de crédit élevée de l’institution bancaire. De plus, l’agence de notation table sur de bons facteurs de protection, même si elle relève des facteurs de risque variables, plus importants en période de pression économique.
Quant à la note de court terme maintenue à A1, elle s’explique par une certitude de remboursement élevée, de forts facteurs de liquidité soutenus par de bons éléments de protection. Par ailleurs, l’agence souligne que les facteurs de risque sont très faibles pour BOA Mali. La perspective stable attachée à la notation reflète la capacité anticipée de BOA Mali à maintenir ses performances dans le contexte actuel, sans détérioration significative de sa situation financière à court ou moyen terme.
Par ailleurs, l’agence de notation met en avant plusieurs facteurs justifiant la note attribuée, notamment une résilience opérationnelle qui permet à la banque de conserver sa position sur le marché malien malgré un contexte difficile, ainsi qu’une exécution satisfaisante du Plan Triennal de Développement (PTD 2022–2024). À ces éléments s’ajoutent l’amélioration continue de la qualité du portefeuille, soutenue par des efforts de recouvrement, un durcissement des critères d’octroi de crédit et un meilleur coefficient d’exploitation, reflet d’une maîtrise des charges générales.
Aussi, Bloomfield note également des facteurs de vulnérabilité, à savoir un environnement politique et sécuritaire encore fragile, pesant sur le climat des affaires, et une hausse du coût du risque net, conséquence des tensions sécuritaires et de la finalisation du processus d’assainissement du portefeuille. En outre, le maintien des taux directeurs par la Banque centrale, renchérissant le coût des ressources sur le marché interbancaire, constitue un facteur de risque important.
Notons que les créances sur la clientèle progressent à 276,2 milliards FCFA et les dépôts à 420,3 milliards FCFA, contre 412,1 milliards un an plus tôt. Le chiffre d’affaires, principal indicateur de rentabilité, connaît également une progression à 36,16 milliards FCFA, tandis que la marge d’intérêt se maintient autour de 21,21 milliards FCFA.
Pour rappel, le bénéfice net passe ainsi de 5,8 milliards FCFA à 9,12 milliards au terme de l’exercice 2024, et les fonds propres augmentent de plus de 6 milliards, atteignant 46,2 milliards FCFA.
Encadré
La Bank of Africa Mali (BOA Mali), société anonyme à conseil d’administration, a été crééé le 20 décembre 1982. Elle est agréée et installée à Bamako. À fin 2024, son capital social s’élevait à 27,45 milliards FCFA, en hausse de 50 % par rapport à 2023, à la suite d’une augmentation de capital de 9,15 milliards FCFA intervenue en novembre 2024, pour se conformer aux exigences de la BCEAO.
La structure actionnariale reste dominée par BOA West Africa, la holding ouest-africaine du géant marocain, qui détient 64,18 % du capital. L’analyse des données financières fait ressortir une dynamique de croissance soutenue à fin 2024, bien que le total bilan soit en léger recul, passant de 560,4 milliards FCFA en 2023 à 541,5 milliards FCFA en 2024.
Moussa KONÉ
