Banques: Cession stratégique de la Société Générale Bénin et le Togo de 93,43% à l’Etat Béninois

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Le retrait de Société Générale d’Afrique marque une étape significative dans la redéfinition du paysage bancaire sur le continent. Ayant débuté ses opérations dans les années 60, la banque française a annoncé récemment une cession stratégique de ses intérêts en Afrique, commençant par le Bénin et le Togo.

L’accord signé le 30 juillet comprend la cession de 93,43% de Société Générale Bénin à l’État béninois, ainsi que la branche togolaise. Cette décision représente non seulement un changement pour la banque, mais aussi pour les systèmes bancaires de ces deux nations. Dans cet article, nous examinerons les implications de cette cession.


L’annonce de la vente de Société Générale Bénin indique un mouvement vers une plus grande implication de l’État dans le secteur bancaire. Les autorités financières et réglementaires doivent encore approuver cet accord avant qu’il ne soit effectif. Ce développement survient alors que l’État béninois envisage différentes trajectoires avec ces actifs, telles que la vente à un investisseur privé ou la transformation en une banque publique. Ce choix peut influencer la direction future de la politique bancaire au Bénin.


Tout comme son homologue béninois, Société Générale Togo subit les conséquences de cette cession. À peine perceptible dans le paysage financier, la succursale togolaise ne représente qu’une faible part du marché, tant en termes de crédit que de dépôts. Son avenir dépendra fortement des décisions que prendra l’État béninois concernant la fusion de ces deux entités. La situation de Togo soulève des questions quant à l’importance que Société Générale accorde à sa présence sur le marché africain.


Le gouvernement béninois, en acquérant ces actifs, pourrait envisager diverses options stratégiques. Parmi celles-ci, le renforcement de sa position en tant qu’acteur bancaire majeur dans la région pourrait être la priorité. Les autorités pourraient également choisir de litiger pour la cession à des entités privées, un pas qui a été observé dans d’autres pays africains. L’implication du gouvernement dans les affaires bancaires pourrait changer la dynamique du secteur au Bénin.


Sur le plan financier, Société Générale anticipe un impact déterminant due à cette cession. L’établissement prévoit une perte comptable d’environ 25 millions d’euros au troisième trimestre 2024. Cependant, l’effet positif sur le ratio de fonds propres durs devrait compenser certains de ces impacts. En ce qui concerne le PNB africain, le poids de la filiale béninoise demeure peu significatif, reliant cette cession à la stratégie globale du groupe.


Le retrait de Société Générale s’inscrit dans une tendance plus vaste observée chez d’autres banques françaises en Afrique. Ce mouvement est souvent attribué à des considérations de risque et à la conformité avec des réglementations financières plus strictes en Europe. Des analyses notent que l’optimisation des actifs à risque pousse ces banques à réduire leur empreinte sur le continent. Cette stratégie reflète une réévaluation de leurs opérations dans un contexte bancaire local plus complexe.


Les cessions de Société Générale ne se limitent pas au Bénin et au Togo. D’autres pays tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun et la Tunisie sont également dans le viseur de la banque française. Un cabinet spécialisé a été engagé pour faciliter ces ventes à une époque où les banquiers locaux pourraient bénéficier de cette dynamique positive. Cette série de cessions transforme le paysage bancaire africain et modifie la présence historique des établissements traditionnels.


Notons que la cession des filiales de Société Générale au Bénin et au Togo illustre les changements rapides dans le secteur bancaire africain et la stratégie de désengagement des banques françaises. Les implications de cette décision se feront sentir non seulement pour Société Générale, mais également pour le paysage bancaire régional.

Pour rappel, la direction que prendra le gouvernement béninois pourrait influencer considérablement l’avenir du secteur. Ces mouvements annoncent une période de transition qui offre des opportunités pour les banques locales et d’éventuels investisseurs.

Mariam KONE

croissanceafrik
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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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