Par croissanceafrique
Au Mali, l’agriculture est
pratiquée majoritairement par de petites exploitations familiales cultivant
principalement du mil, du sorgho, du maïs, du riz et du coton. Pour cela, une
grande partie de la production est autoconsommée par les exploitations familiales.
Mais, les subventions des engrais représentent une part de plus en plus accrue
des dépenses du secteur agricole. Les montants des subventions d’engrais
représentent près de 90% du coût du programme de subvention portant sur les
engrais et les semences. Lisez
Le
Mali est un pays agro-sylvo-pastoral avec plus de 70% de sa population vivant
du secteur primaire. La contribution du secteur agricole au produit intérieur
brut est évaluée à près de 34% et représente pour près de 20% des recettes d’exportation,
selon de l’Institut National des statistique
(INSTAT 2018). Ensuite, la part
de la production végétale est d’environ de 45% contre 39% et 8% pour l’élevage
et la pêche respectivement.
Les
subventions des engrais représentent 90% du coût du programme Agricole
Les
subventions des engrais représentent une part de plus en plus accrue des
dépenses du secteur agricole. Les montants des subventions d’engrais
représentent près de 90% du coût du programme de subvention portant sur les
engrais et les semences.
Par
exemple, depuis la crise alimentaire et nutritionnelle mondiale de 2007/2008,
les ressources budgétaires allouées à la subvention des engrais agricoles ont
connu une augmentation sensible passant d’environ 11 à près de 40 milliards de
FCFA entre 2008 et 2017 (MA 2007) soit plus de
(72 millions 727 mille USD).
Selon
un rapport publié par (www.canr.msu.edu), « il
existe au Mali, comme dans la plupart des pays de la sous-région, une grande
diversité des systèmes de production agricole. La plupart de ces systèmes sont
caractérisés par une faible utilisation d’intrants modernes tels que les
engrais, exception faite de la zone sud (système de production cotonnier) et de
la zone centre (système de production de riz irrigué avec maîtrise totale d’eau) »,
souligné le rapport.
L’intensification
d’usage des fumures organiques, et des engrais chimiques
Pourtant,
dans le cadre de l’intensification du riz et du coton, les exploitations
agricoles utilisent de la fumure organique, mais aussi des engrais chimiques.
Ces deux cultures à elles seules consomment près de 90% des engrais. « A l’échelle du pays, le niveau
d’utilisation d’engrais reste très faible, avec une moyenne de 44,2 kg/ha en
2016 (BM 2016), ce qui est bien en-deçà de la cible de 50 kg/ha fixée par les
gouvernements africains à travers le Programme détaillé pour le développement
de l’agriculture en Afrique »,
les données du ministère de l’agriculture.
Par
auteurs, l’usage des engrais subventionnés au profit des exploitations
agricoles est redevenu une pratique intégrante des stratégies de développement
agricole du Gouvernement de la République du Mali. Cette stratégie s’insère
dans la vision de la Loi d’orientation agricole (MA 2006), qui, en son article
24, précise que : « l’État et
les collectivités territoriales accordent, dans le cadre de contrats de
conservation et de bonne gestion des ressources naturelles, des subventions
et/ou appuis aux exploitations agricoles ».
La
quantité d’engrais a connu une hausse dans ces dernières années
Selon
les données fournies par le ministères Maliens de l’agriculture, la quantité
d’engrais utilisée a connu une augmentation rapide avec la mise en œuvre de la
subvention des engrais, passant de 51 779 à 495 748 tonnes entre 2008 et 2017
soit une augmentation de plus de 850%. Au cours des trois dernières décennies,
la quantité d’engrais acheté annuellement se situe autour de 264 000 tonnes,
selon le département de tutelle.
Par
ailleurs, les montants consacrés par
l’État aux achats d’engrais sont très variables d’une année à l’autre.
Cependant, on dénote une hausse tendancielle. Ils sont passés de 11,6 milliards
avec le début de l’Initiative riz en 2008 à près de 36,7 milliards en 2017 ;
soit une augmentation de plus de 215% . Toutefois, les dépenses moyennes
annuelles des subventions d’engrais, au cours des trois dernières années sont
de plus de 37 milliards FCFA par an, près de 12% du budget du ministère de
l’agriculture et 2% du budget de l’État.
Problématique
des cautions techniques
Elle est élaborée par les services techniques
de l’agriculture qui sont également chargés de la distribution des engrais aux
bénéficiaires. La caution technique est en vigueur depuis le démarrage de
l’Initiative riz en 2018. Nous avons
reçu copie à travers les données émanant
ministère Malien de l’Agriculture. Dans ces données, il est dit que
« Les principaux acteurs impliqués dans la chaine de distribution pour le
coton et le riz sont nombreux notamment
les Groupements d’intérêts
économiques (GIE) du secteur coton composé de la CMDT, de l’Office de la haute
vallée du Niger (OHVN), l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du
Mali (APCAM) ; l’Office du Niger (ON) et autres offices chargés de la promotion
du riz. La Direction nationale de l’agriculture (DNA) couvre le reste des zones
de production (zones diffuses non encadrées par les Offices ou la CMDT).
Financement provenant de
l’Etat (système e-voucher)
Les
engrais distribués dans le cadre du système e-voucher sont très faibles. Ils
représentent 0,68, 0,47 et 1,97 % des quantités d’engrais distribués à travers
la caution technique en papier. Au cours des deux premières années 2016 et
2017, respectivement 2589 et 2336 tonnes
d’engrais ont été distribuées contre 10 207 tonnes en 2018. En 2016, c’est le
programme pilote e-voucher qui a financé les engrais. Par contre, en 2017 et
2018, les engrais sont financés sur le budget d’État, selon les statistiques du
ministère Malien de l’agriculture.
Outre,
en 2016/2017, les insuffisances constatées sur la liste des bénéficiaires ont
été dommageables au bon déroulement de l’opération e-voucher. En effet, la
liste contenait des personnes n’évoluant pas dans l’activité agricole
(réparateurs, commerçants, etc.).
Pourtant
dans les grandes zones de production notamment, dans les cercles de Niono et de
Koutiala, les opérations de distribution ont commencé en retard à cause d’un
recensement tardif des producteurs au mois de juillet. Ensuite, les engrais
n’ont été acheminés à destination qu’au mois d’août, pratiquement en fin
d’hivernage. Ce qui a retardé également l’établissement de la liste des
bénéficiaires.
Autrement dit, les quantités d’engrais livrées aux paysans
n’étaient pas suffisantes compte tenu des besoins exprimés. Toutes choses qui
prouvent que les besoins en intrants avaient été sous-estimés à cause d’une
méthodologie inadéquate.
La
caractérisation de la politique des engrais en vigueur au Mali
Cette section porte sur la politique de
subvention des engrais actuellement en vigueur au Mali. Elle inclue les
cultures ciblées, les systèmes de distribution et les coûts afférents. Par
exemple, les cultures et intrants ciblés. C’est pourquoi, les cultures
éligibles aux subventions d’engrais sont déterminées par le ministère de
l’agriculture. Pour cela, le ministère de l’agriculture souligne que « Le choix des spéculations se fait essentiellement en fonction des
indicateurs techniques de chaque culture. Les principaux critères sont la
rentabilité et la contribution de chacune des cultures par sa valeur ajoutée à
l’économie nationale », a-t- il souligné.
Des colloques autour de la seule question de
subvention des intrants agricoles au Mali
C’est pourquoi, en
2019, le ministre de l’Agriculture, Dr Nango Dembélé a présidé, une cérémonie
de l’atelier national de validation de l’étude sur la subvention des
intrants agricoles. L’objectif de cette rencontre était de voir comment faciliter l’accès des producteurs aux
intrants afin de booster la production et la productivité agricole en vue
d’assurer l’autosuffisance en céréales qui constitue la base de l’alimentation
des populations.
Par ailleurs, les spécialistes ont relevé que
l’accroissement des rendements en maïs est passé de 1,97 tonne à l’hectare à 2,73
tonnes de 2008 à 2017 et celui du riz de 2,10 tonnes en 2010 à 3,3 tonnes en
2017 et l’augmentation du taux d’utilisation des engrais et des semences
sélectionnées de 30%.
Il s’gisait d’un
appui institutionnel intitulé : « Renforcement des capacités institutionnelles
pour la transformation durable du secteur agricole au Mali » est en cours
d’exécution en collaboration avec AGRA. L’objectif recherché à travers cet
appui est de renforcer les capacités du ministère dans la conduite de la
transformation du secteur agricole en vue d’augmenter les revenus et améliorer
la sécurité alimentaire.
Daouda
Bakary Koné.