(CROISSANCE AFRIQUE)- La capitalisation boursière du marché des obligations de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) a enregistré une forte hausse de 57,603 milliards FCFA au terme de la séance de cotation de ce jeudi 26 décembre 2024.
Cette embellie notable dans le secteur obligataire témoigne d’un regain d’intérêt des investisseurs pour les titres du Trésor, un phénomène qui n’est pas seulement le fruit de la confiance dans la gestion financière de l’État du Mali, mais également d’un contexte économique favorable. Les marchés financiers de l’UEMOA affichent une résilience en dépit des turbulences économiques mondiales, favorisant des investissements attrayants dans les actifs sûrs comme les obligations d’État.
Cette capitalisation est passée de 10 431,030 milliards FCFA le mardi 24 décembre 2024 à 10 488,633 milliards FCFA ce 26 décembre 2024. Ce changement représente un bond significatif qui pourrait s’expliquer par l’optimisme des investisseurs concernant les projets futurs de l’État malien, notamment ceux liés au développement d’infrastructures clés. Le soubassement de la hausse est la première capitalisation des emprunts obligataires intitulés État du Mali 6,55% 2024-2031 et État du Mali 6,35% 2024-2029, qui ont suscité un vif intérêt en raison de leurs taux d’intérêt compétitifs et de la solidité perçue de la note souveraine du pays.
C’est dans le but de mobiliser des ressources en vue d’assurer le financement de certains investissements prévus dans son budget de l’année 2024 que l’État du Mali, à travers son Trésor Public, avait émis ces deux emprunts obligataires. Il s’agit de projets visant à renforcer les infrastructures économiques, à promouvoir la création d’emplois et à améliorer les services publics, des éléments cruciaux pour la croissance durable du pays. À cet effet, la diffusion des titres dans le public au prix de 10 000 FCFA par obligation a eu lieu du 3 au 17 octobre 2024, période durant laquelle le Trésor Public a mis tout en œuvre pour informer les investisseurs des avantages liés à ces obligations.
Au terme de l’opération, 5 millions d’obligations État du Mali 6,55% 2024-2031 et 3 001 000 obligations État du Mali 6,35% 2024-2029 ont été souscrites sur le marché financier régional de l’UEMOA pour un montant total de 80,010 millions FCFA. Cette souscription massive illustre non seulement la confiance des investisseurs dans les projets de l’État, mais aussi une volonté croissante de soutenir le développement économique et social de la région.
Quant à la capitalisation du marché des actions, elle est en baisse de 19,06 milliards, s’élevant à 9 959,107 milliards FCFA contre 9 978,167 milliards FCFA la veille. Cette diminution soulève des questions sur les dynamiques des actions en cours et sur la capacité des entreprises à maintenir ou à accroître leur valeur à long terme en période d’incertitude économique.
La valeur totale des transactions s’est fortement rehaussée, avec un niveau de 12,017 milliards FCFA contre 1,682 milliard FCFA la veille, signalant un regain d’activité sur le marché, souvent considéré comme un baromètre de confiance économique.
Au niveau des indices, on note une situation contrastée. L’indice BRVM Composite qui s’est ainsi replié de 0,19% à 272,75 points contre 273,27 points la veille. Quant à l’indice BRVM 30, il a aussi enregistré une régression de 0,12% à 136,77 points contre 136,94 points la veille, ses variations reflétant la volatilité du marché et les inquiétudes économiques persistantes.
Pour sa part, l’indice BRVM Prestige, il a enregistré une hausse de 0,13% à 112,12 points contre 111,93 points la veille, ce qui pourrait indiquer que certains segments du marché résistent ou s’adaptent mieux que d’autres dans ce climat économique difficile.
Notons que le Top 5 des plus fortes hausses de cours est occupé respectivement par les titres Uniwax Côte d’Ivoire (plus 2,56% à 400 FCFA), Filtisac Côte d’Ivoire (plus 1,76% à 1 730 FCFA), Total Côte d’Ivoire (plus 1,52% à 2 335 FCFA), Oragroup Togo (plus 1,43% à 1 775 FCFA) et Vivo Energy Côte d’Ivoire (plus 1,18% à 860 FCFA), témoignant ainsi d’un regain d’intérêt pour certaines entreprises jugées résilientes.
Pour rappel, le Flop 5 des plus fortes baisses de cours est occupé par les titres Unilever Côte d’Ivoire (moins 7,50% à 6 475 FCFA), SETAO Côte d’Ivoire (moins 6,90% à 405 FCFA), Tractafric Motors Côte d’Ivoire (moins 6,76% à 2 000 FCFA), BOA Sénégal (moins 3,03% à 3 200 FCFA) et Air Liquide Côte d’Ivoire (plus 3,00% à 485 FCFA), illustrant la volatilité du marché et les défis spécifiques rencontrés par certaines entreprises dans un climat d’incertitude économique.
Abdoulaye KONE
