(CROISSANCE AFRIQUE)-La décision de proroger le mandat du CE du Conseil National de la Jeunesse du Mali à l’issue d’une réunion extraordinaire, tenue vendredi dernier au Carrefour des Jeunes de Bamako, est mal appréciée par les membres du Cadre de Concertation des Jeunes pour les Réformes des Textes. Ils ont au cours d’une conférence de presse, dimanche 27 novembre, rejeté ladite décision.
Le 28 novembre 2022 marquait l’expiration du mandat statutaire du Comité Exécutif du Conseil National de la Jeunesse du Mali. Quelques jours avant cette date, le bureau exécutif a tenu une réunion dite extraordinaire décidant la prorogation du mandat du CE-CNJ-Mali jusqu’en mars 2024. Une pullule amère que les jeunes du cadre n’ont pas digéré. Selon eux, ils ont été trahis par le bureau exécutif de l’instance suprême de la jeunesse, et surpris que cette décision soit cautionnée par le département en charge de la Jeunesse.
Parmi les raisons évoquées par le bureau dirigé par Habib Dackouo, peut-on retenir, la situation socio-politique, sécuritaire et le caractère d’exception du pays, l’impossibilité de tenir le 7ème congrès avant le renouvellement des instances de bases entre autres.
Selon le porte-parole du cadre de concertation, Mahamane Mama Niaré, les raisons évoquées concernant cette décision de prorogation ne tiennent pas la route. « De la première conférence de presse à celle d’aujourd’hui, nous avons mené beaucoup d’actions. Nous avons mené des démarches auprès des institutions pour expliquer le problème que la faitière rencontre. Entre temps, une commission de réformes a été mise en place. Et nous devons nous battre pour la réussite de cette commission.», a expliqué Mahamane estimant que les préoccupations du cadre n’ont pas été prises en compte par le bureau exécutif. Il ajoute que pour la transparence, le cadre a remis ses résolutions à la commission. Pendant que la commission travaille, poursuit le porte-parole, le bureau exécutif fait une sortie médiatique afin de proroger son propre mandat.
Le chargé de communication du cadre, Modibo S. Traoré, affirme clairement qu’avec cette décision, le bureau exécutif boude non seulement le cadre, les membres du comité exécutif qui ne sont pas dans la même logique mais aussi toute la jeunesse malienne. Pour Kaba Diop, conseiller auprès du porte-parole, cette décision de prorogation est une prise en otage des jeunes maliens qu’il faudra revoir. S’opposant à cette décision du bureau exécutif, le cadre a formulé des résolutions ci-après : la non reconnaissance du Comité Exécutif à partir du 29 novembre 2022, Les membres demandent aux jeunes de tout bord de se rassembler pour dire non à l’imposition et à la violation des textes de leur organisation faitière. Ils proposent la mise en place d’un Comité Exécutif de crise qui travaillera sur les questions de réforme et de renouvellement des instances ainsi que le congrès.
Enfin, le cadre se réserve le droit de jouir de ses droits civiques contenus dans la Constitution du Mali pour se faire entendre et pour un dénouement heureux à cette histoire qui n’honore personne.
En mai 2022, le Cadre a fait une première sortie médiatique pour dénoncer un vide juridique. Six mois plus tard, les membres ont procédé à une deuxième rencontre avec la presse afin de rejeter en bloc la décision de proroger le mandat du bureau exécutif. Pour les jeunes du cadre de concertation, la troisième sortie sera déterminante, car des actions vont être menées pour mettre fin à la violation des textes de la faitière. « Les jours à venir seront déterminants pour le Mali et pour toute la jeunesse. », ont-ils martelé.
D. Keita