(CROISSANCE AFRIQUE)-En Côte d’Ivoire, le conseil d’administration de l’Export-Import Bank of the United States (EXIM), qui est l’agence américaine spécialisée dans le crédit à l’exportation et qui joue un rôle crucial dans le soutien financier des entreprises américaines souhaitant étendre leur portée à l’international, a approuvé, jeudi 22 août, une garantie de 66 millions de dollars.
Cette somme colossale est destinée à financer la construction d’un centre national de données en Côte d’Ivoire, une initiative qui a pour ambition de transformer le paysage numérique du pays. Le projet vise non seulement à renforcer la sécurisation et la gestion des informations publiques ivoiriennes de manière significative, mais aussi à offrir des capacités accrues de stockage et de traitement des données. Ces avancées technologiques seront déterminantes pour soutenir et dynamiser l’économie numérique de la Côte d’Ivoire.
Selon le communiqué détaillé publié par EXIM, c’est la société américaine Cybastion Institute of Technology, LLC, toute dévouée à l’innovation technologique, qui fournira le matériel ultra sophistiqué nécessaire pour appuyer la création et le bon fonctionnement de ce centre de données. Cette synergie entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire témoigne d’un partenariat stratégique en vue de l’expansion économique et technologique.
Cette initiative s’inscrit pleinement dans le cadre du China and Transformational Exports Program (CTEP), qui est un dispositif mis en place par EXIM dans le but spécifique de soutenir et promouvoir les exportations technologiques américaines. Ce programme vise à contrer la concurrence de plus en plus forte de la République populaire de Chine, qui s’affirme sur la scène internationale en matière de commerce technologique.
L’initiative en question se matérialise quelques jours seulement après l’annonce significative d’un financement supplémentaire de 47 millions de dollars américains, destiné à la numérisation et à la modernisation du ministère ivoirien du Commerce et de l’Industrie.
En combinaison, ces projets ne devraient pas uniquement moderniser le secteur numérique de la Côte d’Ivoire, mais ils sont également conçus pour amener des améliorations substantielles dans la manière dont le commerce et l’industrie opèrent dans le pays, en intégrant des technologies avancées pour accroître l’efficacité et la compétitivité sur le marché global.
D’après les prévisions de la Banque mondiale, le développement de l’économie numérique pourrait représenter une source considérable de croissance économique pour la Côte d’Ivoire, avec des bénéfices estimés à plus de 5,5 milliards de dollars d’ici 2025 et potentiellement à plus de 20 milliards de dollars d’ici l’année 2050.
Ce scénario optimiste dépend toutefois de l’engagement résolu des pouvoirs publics et des initiatives vigoureuses du secteur privé pour investir substantiellement dans les cinq piliers fondamentaux du numérique. Ces piliers essentiels incluent le développement des infrastructures numériques, la mise en place de plateformes innovantes, l’expansion des services financiers numériques, le soutien à l’entrepreneuriat local, et le renforcement des compétences techniques et numériques de la population.
Il est également essentiel de rappeler que, actuellement, le pays dispose d’un nombre limité de centres de données à grande capacité. Ces infrastructures sont majoritairement concentrées autour d’Abidjan, la capitale économique, et servent principalement les intérêts des acteurs privés.
Notons que la construction et le développement d’un nouveau centre national de données viennent répondre à un double enjeu. D’une part, il s’agit de satisfaire les besoins de plus en plus importants en matière d’hébergement sécurisé des données publiques ; d’autre part, cette initiative soutient la progression des services numériques qui sont essentiels tant pour les entreprises que pour l’administration publique, un facteur clé pour accompagner la transformation numérique du pays.
Korotoumou Sylla
