Crise énergétique au Gabon: Aggreko en position de force

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Le Gabon fait face à une crise énergétique qui soulève des inquiétudes tant au niveau gouvernemental qu’auprès de la population. Aggreko, une entreprise britannique spécialisée dans la location de groupes électrogènes, joue un rôle crucial dans la production d’électricité dans le pays, représentant environ 30% de l’électricité distribuée par la SEEG, la Société d’énergie et d’eau du Gabon.

Cependant, une menace d’arrêt complet de la centrale électrique d’Aggreko plane sur le Grand Libreville, si la SEEG ne régularise pas sa dette. Ce contexte souligne l’importance de comprendre les enjeux économiques et sociaux liés à cette situation.


Aggreko est en contrat avec la SEEG depuis près de vingt ans et a été un acteur clé dans la stabilisation de l’approvisionnement électrique au Gabon. À travers ses capacités de production, la société britannique a permis de répondre aux besoins croissants en électricité, surtout dans les zones urbaines. Toutefois, la santé financière de la SEEG, affectée par des dettes accumulées, met en péril cette relation cruciale. Les menaces d’Aggreko d’arrêter sa centrale accentuent la pression sur le concessionnaire et soulignent l’urgence d’une solution.


Actuellement, la SEEG doit à Aggreko une somme alarmante de 22,9 millions d’euros, soit environ 15 milliards FCFA. Ce montant a considérablement augmenté par rapport aux 9 millions d’euros dus en octobre 2023. Cette hausse rapide de la dette témoigne de l’incapacité de la SEEG à régulariser ses paiements malgré les rappels constants. L’assistance de l’État et la mise en place d’un échéancier de paiement semblent être des mesures nécessaires pour éviter une crise énergétique majeure.


La réduction de la puissance de la centrale d’Aggreko, d’une capacité de 25 MW, a été mise en œuvre, ajoutant aux problèmes d’approvisionnement qui affectent déjà le Grand Libreville. Cette décision a eu un impact direct sur l’approvisionnement en électricité, entraînant des coupures fréquentes. Les conséquences immédiates se traduisent par des désagréments pour les entreprises et les ménages, exacerbant une situation déjà précaire. Cela soulève des questions sur la résilience du réseau électrique gabonais face à des partenaires financiers instables.


D’autres facteurs contribuent aux coupures d’électricité à Libreville, notamment des indisponibilités de turbines à la centrale hydroélectrique de Tchimbélé. De plus, la baisse de la retenue d’eau dans les barrages de Kinguélé-Tchimbélé, due à la saison sèche, limite encore la capacité de production. La SEEG attribue ces délestages à des problèmes techniques, mais la menace d’Aggreko amplifie la crise. Les habitants de Libreville ressentent de plus en plus les effets de cette instabilité énergétique.


La situation de la SEEG est par ailleurs aggravée par des allégations de détournement de fonds par des partenaires qui ont mis en place un réseau parallèle de vente de billets prépayés d’électricité. Ces actes frauduleux ont entraîné d’énormes pertes financières, fragilisant davantage une entreprise déjà en difficulté. L’impact sur les recettes de la SEEG complique les efforts pour résoudre la dette envers Aggreko. Ce contexte crée des incertitudes quant à la viabilité future du service public d’électricité au Gabon.


Notons que la crise énergétique actuelle a des répercussions significatives sur la qualité de vie des Gabonais. Des entreprises font face à des pertes économiques dues aux coupures d’électricité répétées. La population, privée d’un service public essentiel, appelle à des solutions durables pour rétablir la confiance.

Pour rappel, les implications de cette crise soulignent l’importance d’une gestion efficace des ressources énergétiques et d’une transparence financière accrue au sein de la SEEG. Les perspectives futures demeurent incertaines, mais une intervention rapide est impérative pour éviter des conséquences catastrophiques.

Korotoumou Sylla

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