La deuxième édition des rencontres du marché des titres publics (REMTP 2020) a ouvert ses portes, mercredi 8 janvier à Dakar.
Cette initiative, organisée par l’Agence UMOA-Titres, a pour objectif majeur de réunir l’ensemble de l’écosystème financier afin de faire le point sur l’état de l’évolution du marché.
L’ordre du jour de la rencontre porte sur le «développement du marché de la dette souveraine». Les acteurs sont convenus que ce marché présente des niches à exploiter à conditions d’adopter de bons mécanismes de fonctionnement (réformes, règlementation, régulations…).
Pendant 3 jours (du 8 au 10 janvier 2030 ) , les opérateurs du système financier, regroupant banquiers, directeurs d’établissements publics, opérateurs, chercheurs et universitaires vont passer en revue les enjeux, défis et opportunités du marché financier.
Faisant le bilan de l’année écoulée, le Directeur de l’Agence UMOA-Titres (AUT) , Adrien Diouf, a déclaré qu’au terme de deux années marquées par des réajustements, sa structure a enregistré de bonnes performances en 2019.
Ainsi, l’AUR a vu la mise en œuvre du programme de certification des acteurs du marché avec une loi constituant une étape majeure dans les projets d’édification du marché régional des titres.
Le responsable a renseigné que : « 3420 milliards de FCFA ont été mobilisés pour le compte des 8 Etats, dont 1775 milliards, soit 52 %, en obligations, constituant un véritable record ». Le directeur a également révélé que 20% de ce montant global ont été mobilisés sur une maturité supérieure à 5 ans.
Les panélistes sont unanimes, le marché des titres a connu des avancées majeures durant ces dernières années. Néanmoins, rappellent les acteurs, l’institution doit travailler fondamentalement sur deux volets pour améliorer sa rentabilité.
D’abord renforcer le cadre règlementaire (transparence, techniques) afin qu’il soit beaucoup plus propice aux investisseurs. Et enfin créer une véritable connectivité entre le marché primaire et secondaire, au demeurant très faible. Le marché secondaire appelé à être plus liquide doit servir d’appoint au marché primaire où les titres sont émis pour la première fois.
Une fenêtre à la finance verte
L’AUT compte diversifier ses supports de financement pour capter davantage de fonds notamment la finance verte et les sukuks.
L’Agence UMOA-Titres, de concert avec l’institution britannique FSD Africa, va se consacrer cette année au développement de la finance verte.
L’institution va adopter une stratégie émettrice en explorant toutes les nouvelles niches d’opportunités qu’offre la finance verte. Dans une première étape, l’AUT va identifier toutes les possibilités de projets d’émissions de fonds verts. Intervenant dans un des panels, un responsable a émis son souhait de voir l’agence diversifié ses offres pour financer davantage l’économie de l’Union. Et de prendre l’exemple des sukuks et de la finance verte, qui, selon lui, constituent des instruments très adaptés pour satisfaire les besoins de financement de nos Etats.
Ces instruments ont permis dans d’autres pays de financer de manière très significative des infrastructures et de participer à la réalisation d’investissements productifs porteurs de croissance.
Créée officiellement le 15 mars 2013, l’Agence UMOA-Titres a pour vocation d’apporter son concours pour permettre aux 8 Etats membres de l’UEMOA de lever des fonds sur ce marché des capitaux.
Au cours du quatrième trimestre 2019, le volume global prévisionnel des émissions de titres publics par adjudication dans cette zone s’est élevé à 647,90 milliards de FCFA (environ 971,8 millions d’euros) dont 635 milliards de FCFA de bons du Trésor et 412,90 milliards de FCFA d’obligations du Trésor.
Economiste de formation, passionné des questions de développement, suit l’actualité financière africaine au jour le jour. Milite pour une Afrique nouvelle sans frontières et sans préjugés. A lu Marx, Adam Smith et Cheikh Anta Diop et aime échanger sur ces sujets.