Après Addis-Abeba et le Sud-Soudan, la représentante permanente des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley, séjourne à Kinshasa où elle a exhorté les acteurs politiques congolais à tenir les élections en 2018 et pas au-delà.
L’histoire va-t-elle se répéter à Kinshasa comme il y a 20 ans lorsque Bill Richardson, ambassadeur des États-Unis à l’ONU, débarqua à Kinshasa avec un message de Bill Clinton pour demander à Mobutu de quitter le pouvoir. Cette fois, c’est Nikki Haley qui a débarqué à Kinshasa dans un avion de l’US Navi portant un message de fermeté à Kabila en l’invitant à déclarer à son peuple qu’en 2018 le pays organisera des élections auxquelles il ne sera pas candidat sous quelques formes que ce soit. Nikki Haley, qui a eu un tête-à-tête avec le président Kabila dont le mandat est arrivé à terme le 19 décembre 2016, a saisi cette occasion pour appeler Kabila à soutenir les élections en 2018 : «Nous avons la capacité de prendre nos décisions en fonction de cela». La représentante des États-Unis à l’ONU a eu une conversation «ferme» et «franche» avec le chef de l’État Joseph Kabila. Tels sont les propos qu’elle a, elle-même, tenus devant la presse vendredi soir au sortir de sa rencontre avec le président de la République démocratique du Congo. «Nous avons clairement fait savoir que les États-Unis voulaient voir des élections en République démocratique du Congo être organisées en 2018 et que nous n’accepterions plus les élections», a-t-elle ajouté en faisant passer le message que les États-Unis optent pour les élections au plus tard avant la fin de l’année prochaine. «Les relations entre lui (Kabila) et les États-Unis dépendront de la façon dont il agira à l’avenir. Il a la capacité de soutenir cela (les élections) ou non, mais nous avons la capacité de prendre nos décisions en fonction de cela», a prévenu Haley. Bien avant la rencontre du Palais de la Nation, Nikki Haley avait déjà prévenu depuis la CENI que la communauté internationale ne serait pas prête à soutenir les élections en cas d’un nouveau report. L’ambassadrice américaine à l’ONU a eu aussi entre autres des entretiens avec une délégation de l’opposition conduite par Ève Bazaiba, Vital Kamerhe et Felix Tshisekedi, puis avec les évêques de la conférence épiscopale du Congo, garant de l’accord dit de la Saint Sylvestre. La RDC se trouve à la croisée des chemins. Le président est ainsi entre le marteau des États-Unis et l’enclume d’une contestation populaire. Source : croissanceafrique
Par les Afriques
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