Pour ceux avaient encore des doutes sur l’efficacité de la » Coopération bilatérale de voisinage », l’Algérie, la Guinée et la Mauritanie viennent de lever toute équivoque. Après les » passes d’armes », les » coups pour coups » politiques et diplomatiques, et la forte mobilisation des Maliens pour prouver au monde l’attachement à leur pays, on ne peut plus s’arrêter en si bon chemin.
La logique voudrait que l’étape suivante soit la mise en route des mécanismes juridiques pour constater définitivement la rupture. Ceux-ci sont à chercher dans notre Constitution et dans les Traités des différentes Communautés. POUR LA CEDEAO, c’est la mise en œuvre de l’article 91 du Traité révisé de Cotonou. Au bout d’un an, on serait définitivement sorti.
POUR L’UEMOA ET L’UMOA., ces deux Traités constituent un « paquet à prendre ou à laisser ». La dénonciation de l’article 107 du Traité de L’UEMOA entraine systématiquement celle de L’UMOA.
S’agissant de questions de Droit, la rigueur dans la démarche, le calme et la prudence sont des « facteurs clés de succès ». Les précipitations pouvant être sources d’amalgames et de confusions sont à éviter. Pour cela, il serait judicieux de mettre en place une équipe pluridisciplinaire formée d’économistes de juristes, de financiers, historiens, sociologues et autres experts.
POUR L’UMOA, l’effectivité de la sortie doit être consacrée par la mise en place d’une nouvelle monnaie. Si la masse monétaire actuelle du Mali est de 7000 milliards de FCFA, en retenant un « cours de change » légal de 1FCFA pour 1FM, il s’agirait d’imprimer 7000 milliards de cette nouvelle monnaie en billets et pièces, pour remplacer les FCFA émis au nom du Mali, c’est-a-dire les billets CFA portant la « lettre D ». Ceux-ci seront retirés de la circulation pendant un délai, par exemple de trois mois.
Les coûts d’achats des machines, des équipements de fabrication de la monnaie et les frais d’impression sont les coûts financiers de l’opération. C’est le prix de la » nouvelle indépendance ».
« Transition » ou pas, tout nouveau « Régime » doit travailler pour faire sortir le Mali de ces communautés qui ne sont que des « Instruments de recolonisation » comme tout le monde peut le constater.
La CEDEAO, conceptuellement bien pensée, est de nos jours « infiltrée » pour les besoins de la »recolonisation ». On ne devient pas un Grand Homme, un Homme d’État, en défendant les intérêts des autres CONTRE son peuple, mais en posant des Actes qui font le bonheur de celui-ci.
Le Président Modibo KEITA a eu le courage de le faire, en sortant du CFA en 1962. Nous y sommes retournés en 1984, pour des raisons essentiellement politiques. Ayons le courage de suivre ses pas.
Siné DIARRA Expert comptable Essayiste.