En Guinée Bissau, le Président Umari Sissoko Emballo arrêté dans son bureau comme « planton »

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(CROISSANCE AFRIQUE)-À la veille de la proclamation des résultats électoraux tant attendus, le président sortant Umaro Sissoco Embaló, dans une déclaration accablante qui a plongé le pays dans la perplexité, affirme avoir été mis en état d’arrestation par l’armée, un événement qui pourrait déstabiliser la situation politique déjà fragile. Ainsi, il vient d’être arrêté dans son bureau comme un « planton », par l’armée de la Guinée Bissau.

Cependant, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), une organisation régionale qui a soigneusement supervisé tout le processus électoral, dépeint une tout autre image en louant une élection qui, selon elle, s’est déroulée dans le calme et la transparence absolus en Guinée-Bissau. Cette disparité de points de vue souligne les tensions sous-jacentes et les défis que le pays devra surmonter pour avancer vers une paix durable et une gouvernance stable.En Guinée Bissau, de nombreux confrères journalistes basés à Bissau rapportent et confirment l’arrestation du président Umari Sissoko Emballo, marquant ainsi un tournant significatif dans la situation politique actuelle du pays. D’après ces mêmes sources journalistiques fiables, l’armée Bissau-Guinéenne a procédé à un verrouillage stratégique et sécurisé des environs de la présidence de la République ainsi que ceux de la commission électorale, blocs cruciaux pour le pouvoir du pays.

 À ce stade, malgré le climat d’incertitude qui règne, aucune déclaration officielle n’a encore été diffusée par le nouvel homme fort qui semble diriger désormais la nation. « Pas d’inquiétude, tout va bien, » déclare avec assurance un confrère, cherchant à rassurer le public face à cette situation trouble et pleine de tensions.

La crise politique en Guinée-Bissau s’est considérablement aggravée et a pris une tournure des plus dramatiques après que le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, a déclaré dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique qu’il avait été arrêté par certains éléments de l’armée, à la fois avec le chef d’état-major, le général Biaguê Na Ntan, son adjoint, le général Mamadou Touré, ainsi que le ministre de l’Intérieur Botché Candé. 

Cet événement inquiétant et inattendu a été partagé aux médias dans un contexte déjà tendu, ajoutant une couche supplémentaire d’incertitude et de chaos à la situation politique du pays. Pour l’instant, l’armée n’a publié aucune communication officielle, et ce silence persistant accentue encore davantage la confusion et l’incertitude au lendemain d’un scrutin, que les observateurs régionaux qualifient pourtant de transparent, ce qui pourrait aggraver les tensions au sein de la population. 

Cette déclaration choc arrive au moment précis où des tirs nourris d’armes de guerre ont été signalés mercredi matin à proximité du siège de la Commission nationale des élections (CNE), provoquant une panique généralisée et obligeant plusieurs habitants de Bissau à fuir précipitamment pour échapper à l’insécurité croissante. Cet état de siège militaire et cette montée de violence laissent planer une ombre menaçante sur l’avenir politique de la Guinée-Bissau, plongeant le pays dans une période d’incertaineté complexe et préoccupante.

La Mission d’Observation Électorale (MOE) de la Cédéao, sous la direction avisée de l’Ambassadeur Issufu Baba Braimah Kamara, a communiqué, au cours de la journée de mardi, l’observation d’un processus électoral caractérisé par un climat paisible, ordonné et d’une transparence exemplaire. Cet événement démocratique remarquable a mobilisé plus de 960 000 électeurs le 23 novembre. Les bureaux de vote ont été ouverts à temps selon l’horaire prévu, avec une représentation adéquate des partis politiques concernés. Le matériel électoral était pleinement disponible, et les forces de sécurité ont strictement respecté les procédures établies, assurant ainsi une conformité rigoureuse aux standards régionaux en matière de démocratie.

Cependant, malgré cette ambiance de normalité institutionnelle et les efforts déployés pour maintenir la sérénité, les tensions politiques ont connu une escalade notable. Un des moments forts a été lorsque le candidat indépendant Fernando Dias da Costa, qui bénéficie du soutien important du Parti du Renouveau Social (PRS) ainsi que de la Coalition Terra-Ranka, a revendiqué une victoire au premier tour. Il a affirmé disposer de résultats plutôt favorables dans la majorité des régions, malgré une exception notable à Gabú. 

Dias da Costa a également souligné et salué la très forte participation des électeurs et le strict respect des procédures, toutes supervisées par le ministère public, ce qui conférè à cette consultation un caractère exemplaire. Néanmoins, le camp d’Embaló a également revendiqué la victoire pour lui-même, ce qui a contribué à amplifier la confusion et l’incertitude quant aux résultats définitifs, reflétant ainsi un climat de compétition intense.

La Commission nationale des élections (CNE) a fièrement confirmé la bonne tenue du scrutin récent, soulignant l’importance de cet événement démocratique pour le pays. Son secrétaire exécutif adjoint, Idriça Djaló, a précisé que les opérations s’étaient déroulées dans le calme et la sérénité, malgré quelques contraintes logistiques qui ont été rapidement résolues grâce à une coordination efficace. Il a aussi mis en avant la remarquable forte participation des femmes et des jeunes, laquelle est perçue comme le symbole évident d’une appropriation croissante des droits civiques et politiques par ces groupes historiquement sous-représentés dans le processus électoral.

Par ailleurs, la CNE a rappelé aux parties prenantes et aux médias que la publication de chiffres avant la proclamation officielle des résultats définitifs, prévue au plus tard le 27 novembre, est strictement interdite. Le contexte de cette élection était extrêmement compétitif, avec le scrutin opposant Embaló à pas moins de onze autres candidats, parmi lesquels figuraient des personnalités notables comme l’ancien président José Mário Vaz, l’ex-Premier ministre Baciro Djá, et Dias da Costa. 

Tandis que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) salue un processus électoral qui s’est déroulé de manière apaisée et sans incident majeur, des déclarations récentes d’Embaló concernant son arrestation éventuelle et celle de hauts responsables militaires soulèvent de vives inquiétudes. 

Notons que ces déclarations contrastent fortement avec l’image d’un scrutin ordonné et pacifique que les observateurs régionaux ont essayé de présenter au public et à la communauté internationale.

Moussa KONÉ 

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