En RDC, la Banque Centrale baisse son taux directeur à 17,5%

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(CROISSANCE AFRIQUE)-La Banque centrale du Congo (BCC), en mettant en avant sa stratégie de stabilisation économique, a procédé à une décision significative en matière de politique monétaire en choisissant de réduire son taux directeur de manière importante, passant ainsi de 25 % à 17,5 %. 

Cette réduction substantielle, équivalente à 750 points de base, est le fruit d’une décision annoncée à la suite de la réunion ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM) qui s’est tenue ce mardi 7 octobre à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Ce choix stratégique s’inscrit dans un contexte de désinflation prononcée et d’appréciation notoire du franc congolais par rapport aux principales devises mondiales. 

Comme précisé dans le communiqué officiel présenté par le gouverneur André Wameso Nkuanoloki, les membres du CPM ont estimé que « les conditions macroéconomiques actuelles, marquées par une résilience accrue, permettent un assouplissement de la politique monétaire », après une période prolongée de plusieurs mois où la BCC a joué un rôle actif d’intervention sur le marché des changes, tout en exerçant un contrôle rigoureux sur les pressions inflationnistes. Ces actions visent à contribuer à la stabilité économique et à encourager une croissance durable. Cette décision, en date du 30 septembre 2025, représente une étape cruciale dans la gestion économique du pays et traduit la volonté de l’institution de s’adapter face aux évolutions économiques mondiales et locales.

Au 30 septembre 2025, le taux d’inflation en glissement annuel s’est établi à 7,8 %, contre 15,1 % à la même période de 2024. Cette division par deux en un an reflète, selon la Banque centrale, “la maîtrise du rythme de formation des prix sur le marché des biens et services”, dans un environnement économique globalement marqué par une stabilité interne retrouvée et une politique monétaire ajustée en conséquence. 

La Banque Centrale du Congo (BCC) projette désormais avec optimisme une poursuite de cette tendance favorable sur les douze prochains mois, avec une inflation moyenne attendue à 6,8 % en 2026, se rapprochant ainsi de son objectif de moyen terme fixé à 7 %, ce qui démontre une capacité à stabiliser l’économie dans un contexte normalement volatil.

Cette évolution est d’autant plus notable que le contexte international demeure incertain et complexe. En effet, le Comité de Politique Monétaire (CPM) souligne que, selon les analyses récentes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la croissance mondiale devrait ralentir à 3,2 % en 2025 pour atteindre 2,9 % en 2026. Cette décélération serait fortement affectée par les “effets persistants de la hausse des droits de douane appliqués par les États-Unis et les tensions géopolitiques en voie d’augmentation”, des facteurs externes qui pourraient potentiellement influencer les économies nationales.

La récente décision d’assouplir le taux directeur, considéré comme l’instrument principal par lequel une banque centrale influence le coût du crédit au sein de l’économie, a été prise en parallèle avec une réduction notable du taux appliqué aux facilités de prêt marginal, qui est passé de 30 % à 21,5 %. 

Cette mesure est vue comme une tentative d’encourager l’emprunt pour stimuler l’activité économique. Cependant, il est important de noter que les coefficients de réserve obligatoire n’ont pas subi de modification. Ils restent fixés à 12 % pour les dépôts à vue et à 0 % pour les dépôts à terme en monnaie nationale. De même, pour les dépôts à vue et à terme en devises étrangères, les coefficients demeurent respectivement de 13 % et 12 %. 

Par ailleurs, le Comité de Politique Monétaire (CPM) a également fait savoir qu’à partir du 15 octobre 2025, le deuxième palier de l’actualisation du taux de change applicable aux réserves obligatoires sera mis en œuvre. Cette opération spécifique, qualifiée par la Banque Centrale du Congo (BCC) comme étant une “ponction de la liquidité supplémentaire”, a pour objectif de prévenir toute éventualité d’un excès de monnaie en circulation dans le système bancaire, ce qui pourrait potentiellement raviver les pressions inflationnistes. 

Dans le même communiqué, la Banque centrale a réitéré son engagement ferme à surveiller de près l’évolution de l’environnement économique, et a déclaré qu’elle se tient prête à intervenir de manière pertinente et rapide si le contexte économique venait à évoluer de manière inattendue.

Dans le cadre des initiatives économiques stratégiques visant à solidifier l’économie nationale, la Banque Centrale du Congo (BCC) s’attache à intensifier ses efforts pour favoriser la dédollarisation progressive de l’économie nationale. Le Comité de Politique Monétaire (CPM) exhorte avec vigueur les opérateurs économiques à opérer la dénouement de leurs transactions en utilisant la monnaie nationale, dans le but de maximiser les bénéfices générés par le dynamisme actuel du marché des changes. 

Notons que cette  initiative s’avère cruciale dans un contexte où, en République démocratique du Congo, une proportion significative des transactions, qu’elles soient commerciales ou financières, continue à s’effectuer en dollar américain. Une telle politique incitative est un élément clé d’une stratégie plus large qui persiste depuis un certain temps et qui vise invariablement à assurer la stabilisation et le renforcement de la monnaie nationale. Cette stabilisation de la monnaie constitue, en effet, un pilier essentiel de la souveraineté économique, permettant au pays de contrôler ses leviers économiques et de réduire sa dépendance par rapport aux fluctuations de monnaies étrangères.

Zangouna KONÉ 

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