(CROISSANCE AFRIQUE)-Le limogeage de Choguel Kokalla Maïga, le 20 novembre 2024, par le président de la transition, le général d’armée Assimi GOÏTA, marque une nouvelle étape pour la Transition malienne. Il offre une opportunité de recentrer l’action gouvernementale sur les priorités nationales.
Le départ du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga marque une étape dans le cheminement de la Transition malienne. Après des mois de tensions internes, de querelles stériles et de controverses politiques, ce limogeage, décidé par le Président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, ouvre une fenêtre d’opportunité rare pour refonder la gouvernance et relancer les priorités nationales.
Jean-Jacques Rousseau disait avec sagesse : « Le plus fort n’est jamais assez fort pour demeurer toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir. » Ce départ, bien que tardif aux yeux de certains, illustre la volonté du Président de rappeler que la République reste au-dessus des individus et des ego. Cette décision rappelle également que nul n’est indispensable et que l’intérêt supérieur de la nation doit primer sur les ambitions personnelles.
Une Primature à réinventer
Le limogeage de Choguel Kokalla Maïga ouvre la voie à une révision en profondeur des pratiques qui gangrenaient la Primature. Pendant son mandat, cette institution a parfois été perçue comme un champ de bataille politique, où les querelles prenaient souvent le pas sur l’action concrète. Ce départ offre une chance de faire table rase des pratiques néfastes : favoritisme, gestion opaque et incapacité à fédérer autour d’une vision commune pour la Transition.
L’enjeu est désormais d’assainir cette institution clé et de lui redonner sa vocation première : coordonner efficacement l’action gouvernementale et servir de levier stratégique pour les réformes indispensables au redressement du pays. La Primature doit redevenir un espace de travail, de concertation et de pragmatisme au service des citoyens.
Un coup d’accélérateur attendu pour la Transition
Le Mali est à un tournant historique. Les attentes du peuple, exprimées avec force au cours des dernières mobilisations, sont claires : sécurité, justice, réformes institutionnelles et souveraineté nationale. Le départ de Choguel doit permettre de donner un coup d’accélérateur à ces objectifs cruciaux.
La Transition, souvent ralentie par des querelles de clocher et des rivalités internes, doit désormais adopter une nouvelle dynamique. Il s’agit d’aller au-delà des discours enflammés pour produire des résultats tangibles : organiser des élections crédibles, renforcer les institutions, restaurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire et consolider la souveraineté économique et politique du Mali.
Le défi de l’unité et de la cohésion
Le départ du Premier ministre soulève également une question cruciale : qui pour prendre la relève ? Le prochain chef du gouvernement devra être un acteur de rassemblement, capable de fédérer les différentes forces vives de la nation autour d’une vision claire et partagée.
Le Mali ne peut plus se permettre de voir ses dirigeants se diviser au détriment de l’intérêt général. La Transition a besoin d’un leadership cohérent, qui place l’unité nationale au cœur de son action. Chaque décision, chaque réforme devra être portée par un esprit de consensus, afin de garantir leur acceptation et leur durabilité.
Une leçon pour tous
Le départ de Choguel Kokalla Maïga est également une leçon pour l’ensemble de la classe politique malienne. Il rappelle que le pouvoir est avant tout une responsabilité, et non un privilège. Les querelles intestines, les postures populistes et les ambitions personnelles n’ont pas leur place dans une période aussi critique pour le pays.
Le Mali traverse une phase de refondation. Chaque acteur politique doit s’élever au-dessus des intérêts partisans pour contribuer à la construction d’un Mali nouveau. Cette Transition est une occasion unique, peut-être même la dernière, de redonner au pays les bases solides dont il a besoin pour affronter l’avenir avec confiance.
Place au travail
Choguel est parti, place désormais au travail. Les Maliens attendent des actions concrètes, des résultats palpables et une gouvernance irréprochable. Les défis sont immenses, mais l’espoir est permis.
Avec un gouvernement renouvelé, une Primature assainie et un Président déterminé à mener la Transition à bon port, le Mali peut encore transformer cette période en une opportunité historique. Mais pour cela, il faudra que chacun, à son poste, travaille avec diligence, transparence et un sens aigu de la responsabilité nationale.