(CROISSANCE AFRIQUE)-Les pays de l’Alliance des Etats du Sahel ont connu une augmentation spectaculaire de leurs dépenses militaires en 2023, franchissant un seuil historique. Cette ascension de 32% pour surpasser la barre des 1 000 milliards de FCFA met en lumière une ère nouvelle où sécurité et contraintes économiques s’entremêlent étroitement.
Ainsi, ce développement sans précédent s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, où la nécessité de renforcer les capacités défensives est devenue une priorité incontestable pour les États membres de l’AES. La région de l’AES, caractérisée par sa position stratégique et ses ressources abondantes, a été le théâtre de tensions croissantes et de défis sécuritaires. Ces conditions ont impérieusement appelé à un renfort des armées nationales, se traduisant par une hausse significative des budgets alloués à la défense.
L’année 2023 a donc marqué un tournant, illustrant une réponse concertée des pays membres face aux menaces perçues et réelles. Les facteurs de l’augmentation des dépenses militaires: notamment les innovations technologiques et nécessité de les intégrer dans l’arsenal militaire, le renforcement des capacités défensives en réponse à des menaces sécuritaires croissantes, et les Engagements internationaux et régionalisation de la sécurité.
Cette hausse de 32% en 2023 contraste fortement avec la modération observée dans les années antérieures. Auparavant, les budgets militaires augmentaient à un rythme bien plus mesuré, reflétant des stratégies de défense plus conservatrices. Cette escalade récente des dépenses souligne une évolution significative de la posture sécuritaire des pays de l’AES, dictée par des enjeux géopolitiques et technologiques en mutation.
Si cet accroissement des dépenses militaires vise à garantir une meilleure sécurité, il soulève des interrogations quant à son impact sur l’économie des pays concernés. L’allocation de ressources substantielles à la défense, au détriment d’autres secteurs vitaux, pourrait entraîner des déséquilibres économiques. Toutefois, ces investissements sont aussi perçus comme des moteurs potentiels de croissance, par le biais des industries de défense et de la création d’emploi.
Notons que l’avenir des dépenses militaires dans l’AES semble s’inscrire dans la continuité de cette tendance haussière, sous réserve des évolutions du contexte géopolitique. Les pays membres pourraient envisager une rationalisation de leurs investissements en défense, cherchant un équilibre entre nécessités sécuritaires et contraintes économiques.
Pour rappel, le dialogue et la coopération régionale apparaissent comme des leviers essentiels pour optimiser ces budgets sans compromettre la sécurité collective.
Moussa KONE