(CROISSANCE AFRIQUE)-Le Gabon, dans le cadre de ses activités sur le marché des titres publics de la CEMAC, prévoit de lever un montant total de 978 milliards FCFA (environ 1,5 milliard USD) auprès des investisseurs régionaux durant l’année 2025.
Cette prévision provient du calendrier des levées de fonds que le gouvernement a transmis à la BEAC, la Banque centrale de la région. Ce montant représente une augmentation de 15 % par rapport à l’objectif de 854 milliards FCFA fixé l’année précédente.
Pour atteindre cet objectif, le Gabon envisage d’émettre des Bons du Trésor assimilables (BTA) pour un total de 547,5 milliards FCFA, ces titres de créance ayant une maturité inférieure à un an. Le reste du montant, soit 430 milliards FCFA, sera levé par l’émission d’Obligations du Trésor assimilables (OTA), des titres à long terme.
Aussi, les fonds ainsi mobilisés seront utilisés pour refinancer les prêts arrivant à échéance en 2025 et pour financer divers projets de développement. En conséquence, le Gabon deviendra le troisième pays de la CEMAC à formaliser son plan de financement annuel, suivant le Tchad et le Cameroun, qui ont respectivement annoncé des besoins en ressources de 400 milliards et 1 130 milliards FCFA.
Il est essentiel de souligner que la capacité du Gabon à atteindre cet objectif dépendra largement des mesures d’allègement que la COBAC accordera à cet émetteur. En tant que deuxième plus grand détenteur de dette sur le marché, juste derrière le Congo, le Gabon a demandé, le 13 novembre dernier, une « exemption temporaire de la pondération » sur ses titres publics pour les années 2024 et 2025. Toutefois, au 18 octobre, le Gabon n’avait satisfait à aucun des critères requis, ce qui a poussé la COBAC à appliquer une pondération de 100%, réduisant de ce fait ses chances d’attirer des fonds auprès des investisseurs régionaux.
Suite à cette décision de la COBAC, le gouvernement gabonais a fait connaître que cela a provoqué un « redimensionnement conséquent de la participation des établissements bancaires aux émissions obligataires du Trésor public gabonais ».
Ce changement a incité le ministère des Finances à revisiter sa stratégie de communication avec les investisseurs pour redynamiser la confiance envers les titres d’État. Des rencontres avec des acteurs clés du marché immobilier et financier ont été programmées afin de mieux expliquer les mesures d’atténuation des risques et de garantir la transparence des opérations.
En même temps, le Gabon envisage de diversifier son portefeuille en intégrant des projets d’infrastructure, notamment dans les domaines de l’énergie renouvelable et du transport, afin de stimuler la croissance économique.
Aussi, ces initiatives visent non seulement à attirer des capitaux, mais aussi à assurer la durabilité des investissements à long terme. Le gouvernement est convaincu que cet engagement dans les projets socio-économiques contribuera à renforcer la position du Gabon sur le marché régional.
Par ailleurs, le ministre des Finances a annoncé la mise en place d’une feuille de route pour une meilleure gestion de la dette publique, intégrant des indicateurs de performance pour évaluer l’impact des financements. Ce cadre devrait rassurer les investisseurs potentiels sur l’utilisation efficace des ressources collectées et sur la viabilité des projets financés.
Notons qu’en cas de succès, cette stratégie pourrait également faire des émules dans d’autres pays de la région, favorisant ainsi une dynamique collective pour le développement économique au sein de la CEMAC.
Abdoulaye KONE