(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Ghana, les autorités ont annoncé avoir enregistré une augmentation remarquée de ses réserves d’or, qui sont désormais estimées à 31,37 tonnes, équivalant à environ 2 002 milliards de francs CFA.
À la fin d’avril 2025, les réserves d’or de la Banque du Ghana valaient environ 46,4 milliards de cédis ghanéens, un chiffre amplifié par une politique d’accumulation proactive et par la flambée mondiale des prix de l’or, actuellement évalué à 46 086 GH₵ l’once (environ 1 989 000 FCFA).
Selon les données révélées par la banque centrale le 6 mai, le pays a plus que triplé ses réserves d’or en seulement deux ans, passant de 8,78 tonnes à cette nouvelle estimation. Cette progression représente un tournant stratégique pour le Ghana, qui est le premier producteur d’or d’Afrique, surtout dans un contexte économique mondial instable.
En tant que l’un des principaux producteurs d’or du continent, le Ghana a également mis l’accent sur le développement du secteur minier artisanal. Un moment clé de cette initiative a été la création de GoldBod, l’organisme chargé de superviser les ventes d’or issues de ces exploitations.
Pour renforcer davantage ses réserves, la Banque du Ghana a établi un accord inédit avec neuf grandes sociétés minières, les obligeant à consacrer 20 % de leur production d’or au marché intérieur. Cette démarche résulte de négociations approfondies avec des entreprises qui n’étaient pas encore intégrées dans le programme national d’achat d’or de la banque centrale.
Lancée en 2021, l’initiative « Gold for Reserves » commence à porter ses fruits. Ce programme vise à diversifier les actifs de la Banque du Ghana tout en réduisant sa dépendance au dollar américain. En augmentant ses réserves d’or, Accra cherche non seulement à stabiliser sa monnaie, le cedi, mais aussi à accroître ses réserves de change et à gagner en autonomie budgétaire.
Notons que l’or est devenu un élément central dans la politique monétaire de la banque centrale du Ghana, qui envisage également de nouvelles acquisitions dans les mois à venir. Le climat international, marqué par des tensions géopolitiques, des politiques tarifaires américaines et des craintes inflationnistes, favorise la demande pour les actifs refuges, parmi lesquels l’or demeure la référence.
MARIAM KONE