(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Ghana, l’État a annoncé avoir conclu un accord significatif avec neuf grandes sociétés minières pour acquérir 20 % de leur production d’or destinée à l’exportation.
Cette initiative, orchestrée par le Ghana Gold Board (GoldBod), une nouvelle entité publique chargée de réguler le secteur aurifère, représente une étape majeure dans la politique économique du pays. L’objectif est d’accroître les retombées économiques locales issues de l’exploitation minière, un secteur clé de l’économie ghanéenne.
Les sociétés impliquées dans cet accord comprennent : Golden Team Mining Company Limited, Akroma Gold Limited, Adamus Resources Limited, Cardinal Namdini Mining Limited, Goldstone Akrokeri Limited, Earl International Group (GH) Limited, Xtra Gold Mining Limited, Prestea Sankofa Gold Limited, et Gan He Mining Resource Development Limited, comme l’indique un communiqué de GoldBod publié le 30 avril.
Selon les modalités de l’accord, ces entreprises doivent livrer leur or destiné à l’exportation sous forme de lingots à un point de collecte officiel : le laboratoire d’analyse de GoldBod, situé à l’aéroport international de Kotoka à Accra. Le paiement, effectué en cédis ghanéens dans un délai de deux jours ouvrables, sera calculé sur la base du prix au comptant du marché mondial, avec une remise de 1 %.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une stratégie gouvernementale plus vaste visant à renforcer les réserves nationales d’or et de devises étrangères. Il convient de noter qu’il y a deux semaines, un décret a été émis pour désigner GoldBod comme l’unique acheteur de l’or artisanal, une mesure effective depuis le 30 avril.
En redirigeant une part substantielle de la production aurifère vers le marché domestique, le Ghana cherche à se protéger des fluctuations des taux de change et à accroître ses réserves stratégiques. Le choix d’effectuer les transactions en monnaie locale, en se fondant sur le taux de change interbancaire publié par la Banque du Ghana (BoG), souligne la volonté d’ancrer la valeur de l’or dans l’économie nationale.
Cet accord marque une avancée significative dans la quête d’une meilleure redistribution des richesses générées par l’exploitation minière au bénéfice du pays. Si ce modèle s’avère efficace, il pourrait servir de modèle pour d’autres nations africaines riches en ressources, désireuses de s’éloigner du schéma d’exportation brute en faveur d’une gestion plus autonome et stratégique.
Moussa KONÉ