(CROISSANCE AFRIQUE)- En Guinée, le régime militaire a placé la lutte contre la corruption au cœur de ses priorités, depuis septembre 2021. Ce fléau, qui nuit au climat des affaires, est d’autant plus préoccupant alors que le projet minier Simandou suscite de vives attention.
Aussi, ces dernières années, des réformes ont été mises en œuvre dans le but d’initier un changement significatif et de se conformer aux directives de la Convention des Nations unies sur la corruption. Après trois jours d’auto-évaluation, la Guinée réaffirme son engagement à intégrer la lutte contre la corruption dans ses priorités de transition. Cet atelier, axé sur l’examen de la mise en œuvre de la Convention des Nations unies contre la corruption (CNUCC), s’est particulièrement concentré sur les mesures préventives et le recouvrement des avoirs.
Il a été lancé par l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption et de Promotion de la Bonne Gouvernance (ANLC-PBG) le 27 mai. Depuis 2012, la Guinée s’est engagée activement dans l’éradication de la corruption. Au cours des trois dernières années, les nouvelles autorités ont montré un réel désir d’avancer dans ce domaine, mettant en place les ressources nécessaires pour progresser.
Selon Mohamed Bérété, Secrétaire exécutif de l’ANLC – Guinée, cet atelier, réunissant une cinquantaine de participants provenant d’horizons divers tels que des fonctionnaires gouvernementaux, des représentants de la société civile et des experts en gouvernance, vise à assurer la conformité du pays avec les normes internationales en matière de transparence et d’intégrité.
En plus de partager des meilleures pratiques et des stratégies d’éradication de la corruption, les participants sont invités à élaborer un plan d’action concret pour renforcer les mécanismes de prévention et de détection des actes de corruption.
Dans un processus de modernisation de ses institutions, la Guinée cherche non seulement à renforcer sa crédibilité en matière de gouvernance à l’échelle régionale, continentale et internationale, mais aussi à instaurer un climat de confiance parmi ses citoyens, qui ont longtemps été déçus par des pratiques de corruption endémiques qui compromettent le développement durable de leur pays. La Guinée a été sélectionnée pour être examinée aux côtés de deux autres pays, la République Démocratique du Congo et la Grenade.
Cet examen impliquera une visite sur le terrain pour évaluer non seulement la conformité mais aussi l’efficacité du cadre légal guinéen en rapport avec les exigences de la convention des Nations unies contre la corruption, comme l’indique Fidèle Mawete, Évaluateur de la Guinée – RD Congo.
Ce processus d’évaluation est crucial car il permettra de mettre en lumière les failles existantes au sein du système et d’identifier des domaines spécifiques nécessitant des réformes supplémentaires. Le dernier rapport de l’ONG Transparency International sur l’indice de perception de la corruption classe la Guinée au 133ème rang sur 180 pays, avec un score de 28 sur 100.
Notons que ve bilan révèle une légère amélioration par rapport à l’année dernière, où la Guinée occupait la 141ème position avec un score de 26 sur 100. Bien que ces progrès soient encourageants, ils soulignent la nécessité d’une vigilance constante et de la détermination pour poursuivre la lutte contre la corruption de manière proactive et systématique.
Moussa KONÉ