Moody’s a placé les trois plus grosses banques du Kenya, et dont elle assure la notation sous des perspectives négatives. Dans les trois cas, la principale cause de cette décision est la forte exposition de ces établissements financiers aux titres de dettes émis par le gouvernement kényan. L’agence de notation estime que le coronavirus impactera négativement la mobilisation des ressources pour l’exécution des dépenses prévues au budget.
« Les perspectives négatives reflètent principalement la détention importante de titres de la dette souveraine par les banques dans une fourchette située entre 1,3 et 2,0 fois leurs fonds propres ; ce qui lie leur solvabilité à celle du gouvernement », ont fait savoir les analystes de cette institution. Dans une autre mesure, la dégradation des perspectives reflète des risques plus élevés sur la qualité des actifs et la rentabilité des banques au cours des 12 à 18 prochains mois dans le contexte du ralentissement économique induit par la pandémie de l’heure.
Au-delà de ces défis qui sont d’ordre conjoncturel, chacune des banques présente quelques facteurs de solidité. Kenya Commercial Bank a réalisé une solide rentabilité en 2019 avec un résultat net représentant 3,4% de l’ensemble des actifs corporels ; une structure de financement stable basée sur les dépôts grâce à une solide franchise nationale et des paramètres de fonds propres à un niveau confortable.
Equity Group pour sa part jouit d’un solide ancrage dans le secteur bancaire kényan, et d’une expansion sous-régionale réussie. Elle a aussi diversifié ses sources de revenus ; ce qui lui permet de toucher un nombre maximum de clients. Le groupe bancaire doit toutefois surveiller un niveau élevé de créances douteuses, dont le taux était de 7,8% à la fin de l’année 2019.
Les facteurs positifs chez Cooperative Bank sont le fait d’une présence forte au niveau national, une utilisation croissante de canaux de distribution alternatifs et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, qui tous ont soutenu sa rentabilité avec un bénéfice net de 3,1% des actifs corporels. La Banque a aussi amélioré la mobilisation de ses ressources en s’appuyant sur une base diversifiée de déposants.
Idriss Linge