(CROISSANCE AFRIQUE)-Confronté à une dépendance critique vis-à-vis des importations pour satisfaire plus de 80 % de ses besoins en riz, le Kenya a pris une initiative audacieuse pour inverser cette tendance.
La récente inauguration par l’Organisation de recherche sur l’agriculture et l’élevage (KALRO) d’un programme quinquennal, doté d’un budget de 700 millions de shillings (soit 5,3 millions de dollars), marque un tournant décisif.
Ainsi, ce projet, lancé le 18 juillet, vise à intensifier la production locale de riz à travers l’amélioration de la disponibilité des semences certifiées.La collaboration avec le Programme coréen international d’agriculture (KOPIA) illustre l’engagement international dans le renforcement des capacités agricoles du Kenya.
Cette alliance stratégique promet d’adresser l’un des maillons faibles de la chaîne de valeur du riz – la qualité des semences. Avec un objectif clair de produire 5,8 tonnes de semences de première génération et 1 000 tonnes de semences certifiées de haute qualité, le programme envisage un avenir où la production locale pourra enfin répondre à la demande croissante.
Au cœur de ce programme ambitieux, la formation occupe une place prépondérante. Prévoyant la formation de 85 techniciens spécialisés, y compris certains en Corée du Sud, ainsi que de 210 agriculteurs, cette initiative vise à équipement le secteur de compétences techniques avancées.
Aussi, ces formations sont destinées à optimiser les méthodes de production de semences de riz, cruciales pour améliorer la productivité et la résilience face aux aléas climatiques.
L’inadéquation actuelle entre la production et la consommation de riz au Kenya est frappante. Produisant moins de 200 000 tonnes de riz blanchi par an, alors que la consommation frôle le million de tonnes, le Kenya se trouve à un point critique.
Par ailleurs, ce programme est une pièce essentielle de la stratégie gouvernementale pour réduire cette disparité. Il symbolise les efforts déployés pour augmenter substantiellement la production locale et réduire la dépendance du pays aux importations.
Ce programme de développement s’annonce comme un catalyseur potentiel du changement au sein de la filière rizicole du Kenya.
Par le biais de l’amélioration de la qualité des semences, de la formation spécialisée, et d’une vision ciblée sur l’autosuffisance, le Kenya pose les fondements d’une transformation agricole substantielle.
Notons que la réussite de ce programme pourrait non seulement couvrir les besoins nationaux en riz mais également inspirer des initiatives similaires dans d’autres secteurs agricoles, façonnant ainsi l’avenir de l’agriculture kényane.
Zangouna KONÉ